En mars, le Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec attribuait l'appellation d'Indication géographique protégée (IGP) à l'agneau de Charlevoix, reconnaissant ainsi son authenticité et lui réservant exclusivement cette appellation.

« C'est un événement historique », se réjouit Lucie Cadieux, éleveuse et propriétaire de la Ferme Éboulmontaise, en parlant de cette première désignation non seulement au Québec, mais aussi en Amérique du Nord.

Petits fruits certifiés

Autre première : l'île d'Orléans est le premier territoire au Québec à bénéficier d'une marque de certification. Depuis l'été dernier, le logo Savoir-faire île d'Orléans est en effet apposé sur les fruits et légumes d'une douzaine de producteurs. Encore là, cette reconnaissance permet de « protéger les producteurs de l'île contre certaines entreprises de l'extérieur qui utilisaient notre nom et notre réputation pour donner plus de valeur à leurs produits », explique Julie Goudreault, conseillère aux entreprises au CLD de l'Île d'Orléans.

Provenant d'élevages de petite taille et mis en vente presque exclusivement à la ferme à des touristes de passage, l'agneau de Charlevoix semblait pourtant se retrouver en grande quantité sur les tables de consommateurs et de restaurateurs aux quatre coins du Québec.

« Des gens nous disaient avoir mangé de l'agneau de Charlevoix dans tel restaurant à Montréal, et nous savions fort bien que c'était impossible. Il fallait protéger notre production et le consommateur », souligne Lucie Cadieux.

La productrice rappelle que, depuis près de 15 ans, elle et une poignée d'autres producteurs multipliaient les dé marches pour protéger l'agneau de Charlevoix.

Né et élevé dans Charlevoix

Ainsi, il sera désormais impossible de vendre de l'agneau sous l'appellation « Agneau de Charlevoix » s'il ne respecte pas un cahier des charges strict défi ni avec le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants du Québec (CARTV).

L'agneau de Charlevoix est nécessairement élevé dans la région de sa naissance jusqu'à la fin de l'engraissement. Son alimentation de base est constituée d'orge et d'avoine, des céréales cultivées localement, et de fourrages produits majoritairement par les éleveurs eux-mêmes.

« L'obtention d'une appellation sert non seulement à protéger un produit, mais aussi à stimuler le développement agroalimentaire d'une région », dit Lucie Cadieux.

Elle croit d'ailleurs que l'adoption de l'IGP devrait attirer de nouveaux producteurs, autant de la région qu'ailleurs au Québec.

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Nombre d_éleveurs d_agneaux de Charlevoix qui possèdent l_appellation d_Indication géographique protégée. Ils produisent annuellement 1 500 agneaux.

pierre.theroux@transcontinental.ca