Le porc bio, une espèce rare au Québec

Publié le 19/03/2010 à 15:12

Le porc bio, une espèce rare au Québec

Publié le 19/03/2010 à 15:12

Par lesaffaires.com
Viande bologique. La lourdeur du système de mise en marché décourage les éleveurs. Pourquoi? Tour d'horizon.

L'abattoir de Du Breton, à Rivière-du-Loup, est le plus important producteur de porc biologique en Amérique du Nord. Ses produits sont en vedette sur les tablettes de Whole Foods Markets, la plus grande chaîne nord-américaine d'épiceries bio.

C'est un rare exemple de réussite commerciale dans la production de viande bio au Québec. Du Breton doit cependant acheter 90 % de ses bêtes certifiées en Ontario. Le Québec produit pourtant le tiers des porcs canadiens. " Il y a seulement trois producteurs de porc biologique dans la province ", dit Vincent Breton, président de Du Breton.

Pour M. Breton, la Coop fédérée, qui contrôle la mise en marché du porc et de la volaille au Québec, a nui à l'élevage biologique. C'était aussi la conclusion du rapport Pronovost sur l'agriculture, en 2008. " L'office de mise en marché qui reçoit la totalité de la production, et qui constitue le vendeur unique, a naturellement tendance à normaliser, à uniformiser les produits offerts ", mentionne le document.

La situation s'est toutefois améliorée, concède M. Breton. " Québec et l'Union des producteurs agricoles se sont entendus pour que nous puissions entretenir des relations plus directes avec les éleveurs ", dit-il. Mais le mal est fait : peu de producteurs traditionnels ont l'envie et l'argent pour se convertir à la production biologique.

Intégration verticale

Viandes Charlevoix est l'un des trois seuls producteurs québécois de porc biologique. L'entreprise produit également des poulets. Sa recette pour rester en affaires ? Tout faire elle-même.

" C'est ce qui nous permet de contrôler nos coûts ", dit Damien Girard, président de l'entreprise. Culture des céréales qui nourriront les animaux, élevage, distribution... Viandes Charlevoix fait tout elle-même, sauf l'abattage.

En 2008, l'entreprise a ouvert son centre de transformation, un investissement de deux millions de dollars. " À l'époque, je faisais à peine plus d'un million de chiffre d'affaires ! ", dit M. Girard.

Il a lancé une gamme de charcuteries de qualité : saucissons, verrines... Au lieu de concurrencer Olymel et les Américains, qui vendent du porc frais à prix d'escompte, il rivalise désormais avec les producteurs de terrines des épiceries fines et les importateurs de saucissons français, des produits beaucoup plus chers que des produits non transformés. " Avant, avec la viande fraîche, nous rejoignions surtout les inconditionnels du bio, dit-il. Maintenant, nous vendons aussi aux amateurs de bonnes charcuteries. Les gens perçoivent la qualité. "

La recette a rapporté. Aujourd'hui, l'entreprise commercialise 800 porcs et jusqu'à 150 000 poulets par année. Son chiffre d'affaires a presque quadruplé depuis deux ans et s'élève à de 4,5 millions de dollars.

Mais pour en arriver là, Damien Girard a dû apprendre à se débrouiller seul.

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