Le grain de sel d'Alan Greenspan

Publié le 02/08/2010 à 11:48, mis à jour le 02/08/2010 à 11:49

Le grain de sel d'Alan Greenspan

Publié le 02/08/2010 à 11:48, mis à jour le 02/08/2010 à 11:49

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. L’ex-président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, vient de mettre son nez dans le débat qui s’amorce entre les démocrates et les républicains sur l’opportunité de maintenir ou d’abandonner les réductions d’impôts des particuliers qu’avait fait voter le président George W. Bush il y a dix ans.

Ces réductions expirent à la fin de l'année.

Celles-ci ont beaucoup profité aux riches, dont le taux d’impôt marginal maximum avait alors baissé de façon importante.

L’argument du président Bush et de ses alliés était que les baisses d’impôt se paient d’elles-mêmes parce qu’elles contribuent à faire croître la productivité et les revenus dans l’économie. Cette théorie avait aussi été adoptée par le président Ronald Reagan.

Laffer’s Curve

La relation entre le niveau des impôts et la croissance de l’économie a été développée par l’économiste britannique John Maynard Keynes, mais un économiste américain, Arthur Laffer, qui a conseillé le président Ronald Reagan, a établi une relation entre le niveau des impôts et les revenus du gouvernement. Selon cette théorie, après un certain niveau d’imposition, les revenus de l’État commencent à diminuer.

On lui attribue la « courbe de Laffer », qu’il aurait dessinée sur une serviette de table au cours d’une discussion avec Dick Cheney et Ronald Rumsfeld en 1974 (sous la présidence de Gerald Ford).

De façon simpliste, des personnes se sont mises à croire qu’une baisse des impôts accroît automatiquement les revenus de l’État. Des républicains en auraient fait une religion.

« Ce n’est pas vrai »

Pour Greenspan, il serait « désastreux » de renouveler ces réductions, car le gouvernement américain est en déficit et il en sera ainsi pendant un bon nombre d’années. On ne peut donner des baisses d’impôt avec de l’argent emprunté, explique-t-il.

Pour le président Obama et d’autres leaders démocrates, la quasi stagnation de l’économie commande de maintenir un stimulus, d’où leur volonté de maintenir les réductions d’impôt pour les contribuables gagnant moins de 200 000 $ par année et les familles gagnant moins de 250 000 $.

Pour les républicains adeptes de la théorie d’Arthur Laffer, les réductions doivent être maintenues pour tous, soutenant qu’elles se paient d’elles-mêmes.

Alan Greenspan affirme aujourd’hui que ce n’est pas vrai.

Quasi-récession

L’ex-président de la Réserve fédérale a aussi exprimé ses craintes quant à la croissance de l’économie, qu’il estime en quasi-récession. Il voit une reprise très lente, qui contribuera à créer des emplois, mais qui ne sera pas assez forte pour faire baisser le taux de chômage, qui est présentement à 9,5 %. Des économistes le voient même monter à 9,6 % lors de la publication, vendredi, des statistiques pour le mois de juillet.

Le plan de relance du président Obama prévoit injecter 862 milliards de dollars US dans l’économie américaine. Sur cette somme, environ 300 milliards ont été destinés à la classe moyenne.

Selon le président Obama, ce plan aurait créé ou soutenu 755 454 emplois entre avril et juin dernier. Ce n'est rien à côté des cinq à six millions d'emplois qui sont disparus dans la foulée de la crise financière et de la récession qui ont frappé l'économie américaine à la fin du deuxième mandat de George W. Bush.

 

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