Le front commun prêt à annuler la grève si la nouvelle offre est satisfaisante

Publié le 26/10/2023 à 10:32, mis à jour le 26/10/2023 à 13:35

Le front commun prêt à annuler la grève si la nouvelle offre est satisfaisante

Publié le 26/10/2023 à 10:32, mis à jour le 26/10/2023 à 13:35

Interrogés à savoir si l’offre que la présidente du Conseil du trésor présentera dimanche pourrait les faire annuler la journée de grève, ils ont répondu par l’affirmative. Mais du même souffle, les syndicats ont dit douter que le Trésor fasse une offre assez substantielle pour les faire reculer. (Photo: La Presse Canadienne)

Le front commun intersyndical du secteur public se dit capable d’annuler sa journée de grève, prévue le 6 novembre, si la nouvelle offre qui sera déposée dimanche par Québec est assez substantielle. Mais il avoue nourrir peu d’espoir à ce chapitre.

Au cours d’une rencontre avec la presse, jeudi à Montréal, la CSQ, la CSN, la FTQ et l’APTS ont confirmé que leur première journée de grève sera bel et bien le 6 novembre. L’information avait déjà filtré la veille, après que des employeurs eurent commencé à recevoir les avis de grève, conformément aux règles en vigueur.

Interrogés à savoir si l’offre que la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel présentera dimanche pourrait les faire annuler la journée de grève, ils ont répondu par l’affirmative, à condition qu’elle soit suffisante. Du même souffle, ils ont dit douter que le Trésor fasse une offre assez substantielle pour les faire reculer.

«Nos membres s’attendent à un gros dépôt. Ça prend un bon dépôt. Mais nos attentes sont assez basses. Je vous dirais qu’il y a plus de chances que le Canadien gagne la coupe Stanley cette année que le dépôt soit acceptable pour nous autres», a laissé tomber François Enault, vice-président de la CSN.

Pourquoi être si défaitiste alors que la nouvelle offre du Trésor n’a pas encore été présentée? «Depuis le début, on a été de déception en déception», justifie le président de la CSQ, Éric Gingras. Mais il s’empresse d’ajouter que «ce serait une belle surprise» si l’offre était alléchante.

Services essentiels

Le 6 novembre, les réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation seront donc grandement touchés, puisque le front commun représente 420 000 membres.

Les services essentiels devront être dispensés dans la santé et les services sociaux, mais pas en éducation ni au niveau collégial.

À l’APTS, où tous les membres travaillent en santé ou en services sociaux, la grève affectera 20 à 50% du temps de travail, a précisé Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.

Tactique utilisée

Le front commun, pour sa «journée» de grève, a recours à une tactique que certains syndicats avaient déjà utilisée dans le passé, à savoir restreindre au minimum le nombre d’heures de grève, mais en en maximisant les répercussions.

Par exemple, dans le milieu de l’éducation, la grève officielle n’aura cours que de minuit à 10h30. Mais, dans les faits, de telles heures désorganisent complètement la journée, tant pour les Centres de services scolaires que le transport scolaire et les parents. Il devient difficile pour les parents et les dirigeants scolaires d’organiser une journée d’école qui commencerait après 10h30.

Et après?

Le mandat de grève du front commun prévoit des journées de grève, isolées ou regroupées, avant d’en venir à la grève illimitée. La journée du 6 pourrait donc être suivie d’autres journées.

«On est très sérieux lorsqu’on dit que ce qu’on veut, c’est un contrat de travail. La grève, c’est un outil, mais ce n’est pas notre objectif premier. Ce serait irresponsable, de notre côté, de déjà savoir chacune des périodes (de futures journées de grève) sans même évaluer ce qui se passera entre les deux», a affirmé Magali Picard, présidente de la FTQ.

Québec mise sur son offre

À Québec, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a répété que la grève était le choix des syndicats. «Je fais tout ce qui est en mon pouvoir et dans ma cour pour trouver un règlement le plus rapidement possible.»

Elle a laissé entendre qu’elle était insatisfaite de la diminution des demandes syndicales, comme elle l’avait réclamée. Or, c’était là une de ses conditions pour maintenir les primes que touchent des milliers de travailleurs jusqu’en décembre. «Je m’attends à ce que les syndicats fassent également des mouvements dans ma direction. Présentement, il y a très peu de mouvements.»

Depuis son offre présentée en décembre dernier, Québec offre 9% d’augmentation sur cinq ans, plus un montant forfaitaire de 1000$ la première année. Il y ajoute une somme équivalant à 2,5% réservée à des «priorités gouvernementales», ce qui fait qu’il présente son offre comme valant 13% sur cinq ans.

Le front commun, qui avait déposé ses demandes en octobre 2022, réclame l’Indice des prix à la consommation plus 2% d’augmentation pour la première année, ou bien 100$ par semaine, selon la formule qui serait la plus avantageuse pour les travailleurs. Pour la deuxième année du contrat de trois ans, il revendique l’IPC plus 3% et, pour la troisième année, l’IPC plus 4%.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne

 

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