La Grèce paralysée par une grève générale

Publié le 24/02/2010 à 09:20

La Grèce paralysée par une grève générale

Publié le 24/02/2010 à 09:20

Par La Presse Canadienne

Plus de 30 000 personnes ont manifesté dans le centre d'Athènes pour protester contre le plan d'austérité décidé par le gouvernement pour réduire le lourd déficit public qui a plongé le pays dans la crise. Toute la Grèce était largement paralysée par une grève générale de 24 heures des salariés du privé et du public.

Des incidents sans gravité ont éclaté lors de la manifestation dans la capitale. Des affrontements ont opposé des policiers et des manifestants qui lançaient des pierres et bouteilles en plastique près du Parlement, et les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes. Une autre manifestation était prévue dans la journée à Athènes.

Test majeur pour les syndicats, cette première grève générale depuis l'élection du gouvernement de centre-gauche de Georges Papandréou en octobre a entraîné l'annulation de tous les vols au départ et à l'arrivée des aéroports grecs. Les trains et les bateaux étaient également à l'arrêt.

Des millions d'habitants de la banlieue d'Athènes, privés de la majeure partie des transports publics, ont dû trouver d'autres solutions pour se déplacer. Etablissements scolaires, centres des impôts et services municipaux étaient également fermés tandis que des personnels d'urgence étaient sur le pont dans les hôpitaux publics. Les journalistes observaient également une grève de 24 heures.

Les deux principales confédérations syndicales, GSEE pour le secteur privé et ADEDY pour le public, sont farouchement opposées aux mesures de rigueur annoncées ces dernières semaines par le gouvernement Papandréou. Le Premier ministre socialiste a promis à Bruxelles de ramener le déficit public de 12,7% du produit intérieur brut (PIB) à 8,7% cette année, soit un taux encore bien supérieur à la limite des 3% du PIB prônée par l'UE.

"Si toutes les mesures sont appliquées, le chômage montera en flèche" pour atteindre un "record" à l'échelle européenne, a estimé Stathis Anestis, porte-parole de GSEE. "Notre pays entrera dans une récession massive", "ce sera tragique parce que cela provoquera une (agitation) sociale et des affrontements".

Le taux de chômage en Grèce a atteint 10,6% en novembre 2009, son plus haut niveau en cinq ans, contre 9,8% en octobre.

La grève de mercredi fait figure de test crucial pour les organisations syndicales en matière de mobilisation, alors que de récentes enquêtes d'opinion montrent que le plan d'austérité du gouvernement bénéficie d'un fort soutien public. Selon un sondage diffusé dimanche par le quotidien "Ethnos", 57,6% des Grecs estiment que les mesures prises jusqu'à présent vont "dans la bonne direction", tandis que 75,8% pensent que les syndicats doivent faire preuve de retenue jusqu'à la fin de la crise.

La révélation de l'ampleur de la dette grecque a provoqué une crise qui a menacé de s'étendre à d'autres pays fragilisés de la zone euro et obligé l'Union européenne à réagir pour rétablir la confiance dans la monnaie unique.

Les socialistes au pouvoir ont gelé salaires et embauches dans la fonction publique, réduit les primes, augmenter des taxes à la consommation et décidé de reculer l'âge de départ à la retraite.

Les taux de crédit grecs demeuraient néanmoins élevés mercredi, reflétant les inquiétudes des marchés sur un éventuel défaut de paiement d'Athènes.

L'Union européenne a donné jusqu'au 16 mars à la Grèce pour montrer des signes d'amélioration, quitte à exiger des mesures supplémentaires au cas contraire. Ce qui pourrait comprendre une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), actuellement de 19%, et de nouvelles réductions de primes dans la fonction publique.

Le gouverneur de la Banque centrale grecque Georges Provopoulos a souligné mardi que la crise avait accentué la nécessité de réformes économiques majeures. "La crise pourrait offrir une chance de mener des réformes nécessaires -et pas seulement d'avoir un débat sur le sujet", a-t-il lancé, jugeant que la non-application de telles réformes coûterait très cher.

 

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