La Coopérative funéraire des Deux Rives de Québec a lancé au début de 2010 une gamme de cercueils biodégradables, affirme son directeur général, Garry Lavoie.

" Faits de bois, ils ne contiennent pas de métal ni de produits chimiques. Ils sont garnis de coton non blanchi ", dit-il. Dès 2011, cette coopérative mettra en marché ses premiers contrats d'obsèques écolos à 100 %.

Une bonne partie de la production de ces cercueils vient de l'usine Fournitures funéraires Victoriaville, le plus important fabricant de cercueils en bois du Canada. Son président, Alain Dumont, observe un intérêt croissant des maisons funéraires pour les cercueils bios. " D'ici 5 à 10 ans, 25 % de nos produits devraient être écologiques ", prévoit-il.

Chez Alfred Dallaire, les urnes biodégradables sont particulièrement prisées, affirme Julia Duchastel-Légaré. Faites en bois ou en céramique, ces urnes ne contiennent aucun métal ni teinture chimique.

De 2009 à 2010, les ventes d'urnes écolos ont progressé de 10 %, comparativement à 5 % pour les cercueils verts, précise Mme Duchastel-Légaré. Pour sa part, Magnus Poirier souhaite que ses embaumeurs changent leurs habitudes de travail par l'utilisation de nouveaux liquides d'embaumement, moins toxiques.

Une décision d'affaires

La vertu environnementale n'est toutefois pas l'unique raison qui a incité les maisons funéraires à prendre le virage vert.

" C'est aussi une décision d'affaires ", lance du tac au tac Alain Leclerc, directeur général de la Fédération des coopératives funéraires du Québec (FCFQ).

Avec 55 000 décès par année, le marché de la mort dans la province est évalué à 315 millions de dollars, en tenant compte d'un coût moyen par funérailles de 5 730 $. Le vieillissement et le décès des baby-boomers doublera ce marché en 2030.

Pour l'heure, les ventes de cercueils écolos n'ont pas encore décollé. Par contre, l'intérêt des consommateurs se fait sentir, révèle un récent sondage mené par la FCFQ pour ses 26 coopératives membres. " En tout, 25 % des consommateurs ont dit être intéressés par cette offre ", ajoute Alain Leclerc.

Dans l'attente de ce boom vert, les coopératives et les salons funéraires se positionnent. " Nous croyons que la demande pour les produits verts sera très forte au cours des prochaines années. Mais, boom ou pas, nous serons prêts ", croit M. Chavregros, de Magnus Poirier.