L'année 2013 a été éprouvante pour la réputation de plusieurs firmes québécoises

Publié le 20/12/2013 à 15:10

L'année 2013 a été éprouvante pour la réputation de plusieurs firmes québécoises

Publié le 20/12/2013 à 15:10

Par La Presse Canadienne

À l'instar de plusieurs entreprises oeuvrant dans l'industrie de la construction, les firmes de génie-conseil et d'ingénierie du Québec ont vu leur réputation être mise à mal en 2013, dans la foulée des travaux de la Commission Charbonneau.

Dessau, SNC-Lavalin, Genivar, Tecsult (Aecom), Roche et BPR, pour ne nommer que celles-là, ont toutes été éclaboussées, selon le cas, par des allégations de collusion, de corruption ainsi que de financement politique illégal.

Pour plusieurs de ces entreprises, la route de la rédemption au sein de l'opinion publique pourrait s'annoncer assez longue.

Par exemple, Dessau s'est retrouvée temporairement sur la "liste noire" de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pendant quelques mois, jusqu'à sa réhabilitation, le 28 novembre dernier, ce qui empêché la firme de soumissionner sur des contrats publics au Québec.

Le témoignage devant la Commission Charbonneau de Rosaire Sauriol, qui occupait le poste de vice-président chez Desseau pour l'Amérique latine, avait contribué à influencer la décision du chien de garde des marchés financiers.

M. Sauriol avait entre autres exposé les pratiques de collusion et de fausse facturation de Dessau destinées à financer illégalement des partis politiques.

"Ces firmes-là se sont laissé emprisonner dans une vision de développement d'affaires et de profit, explique André Lacroix, professeur titulaire à l'Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire d'éthique appliquée. Elles ont secondarisé leur mission de professionnels."

Selon lui, au fil du temps, une logique de "développement des affaires" s'est graduellement mise à prendre toute la place au sein de certaines firmes de génie-conseil et d'ingénierie.

"Elles (les entreprises) se sont laissé aveugler par cela, souligne M. Lacroix. Elles ont déposé des devis corrects, mais ont peut-être gonflé les prix afin de se conformer aux règles de pénétration du marché sans poser de questions."

Cette mise à l'index de Dessau avait incité la firme d'ingénierie à effectuer une purge au sein de sa direction, mais avait aussi entraîné la mise à pied _ la plupart de façon temporaire _ de quelque 350 employés de l'entreprise en raison de ses déboires.

De son côté, SNC-Lavalin, dont la réputation a été ternie depuis la tenue d'une enquête interne ayant permis de mettre au jour des paiements suspects d'une valeur totale de 56 millions $, attend toujours sa certification de l'AMF.

Les déboires de la société montréalaise en ce qui a trait aux allégations de malversation ne se limitent pas uniquement au Québec.

Le 17 avril dernier, SNC-Lavalin, ainsi qu'une centaine de ses filiales, avaient été radiées par la Banque mondiale de tous les appels d'offres liés à des projets financés par l'institution pour les 10 prochaines années en raison d'irrégularités en lien avec l'octroi d'un contrat de 50 millions $ au Bangladesh.

"Effectivement, ce n'est pas un moment facile pour la profession, pas seulement pour les firmes et les entreprises, reconnaît en entrevue le président de l'Ordre des ingénieurs du Québec, Daniel Lebel. Ça ne changera pas du jour au lendemain."

Des 850 dossiers d'enquête sur lesquels se penche actuellement l'Ordre, 140 sont liés directement à la collusion ainsi qu'à la corruption, selon M. Lebel. Quelque 400 enquêtes concernent également le financement politique illégal.

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