L'action d'Eastman Kodak a perdu plus du quart de sa valeur lundi après que l'entreprise pionnière de la photographie, qui peine à se redéfinir dans un monde de plus en plus numérique, ait retiré 160 millions $ US de son accord de crédit renouvelable.
Certains analystes ont dit craindre que l'emprunt indique que l'entreprise commence à être à court d'argent alors qu'elle tente de retrouver la rentabilité.
D'autres n'en croient rien, estimant que Kodak a puisé dans sa ligne de crédit de 400 millions $ US du fait que la plus grande partie de ses liquidités sont déposées à l'étranger. Puiser dans ces liquidités aurait impliqué le versement d'impôts assez élevés.
Dans un communiqué publié lundi, Kodak a indiqué que son accord de crédit renouvelable sert à contrer les écarts temporaires entre les entrées et les sorties d'argent, puisque ses flux de trésorerie sont "hautement saisonniers".
L'action de Kodak a perdu 64 cents US lundi, ou 27 pour cent, pour clôturer à 1,74 $ US, à la Bourse de New York.
La compagnie établie à Rochester, dans l'État de New York, investit massivement dans ses produits d'impression à jet d'encre. Elle possédait des liquidités totalisant 957 millions $ US à la fin juin et prévoit un retour à la rentabilité en 2012 après quatre années successives de pertes.
Pour survivre, Kodak n'a eu d'autre choix que de mettre à profit son riche portefeuille de brevets. Depuis 2008, l'entreprise fondée il y a 131 ans a tiré près de 2 milliards $ US en droits de licence et redevances. En juin, elle a indiqué qu'elle envisageait la vente de ses 1 100 brevets d'imagerie numérique.