M. Laliberté renoue donc des liens d’affaires avec Daniel Gauthier, qui possède 65% du Massif. M. Gauthier a été actif dès 1984 au sein du Cirque du Soleil avant d'en assumer la présidence de 1990 à 2001. Il a quitté en 2002, lorsqu’il a acheté Le Massif dans le but d’en faire une «destination touristique quatre saisons d’envergure internationale».

L’autre actionnaire du Massif est la Société générale de financement (SGF), qui détient une participation de 25%.

Avec l'acquisition de 10 % du capital-actions, Guy Laliberté voit d'abord la transaction comme une excellente opportunité d'affaires. «Au-delà de l'aspect économique, j'y vois aussi une occasion de contribuer à un projet d'avant-garde qui fera sa marque à l'échelle internationale», a-t-il révélé.

Guy Laliberté affirme que le projet est conforme à ses critères d’investissement. «J’ai analysé le volet créatif, l’équipe avec laquelle je vais travailler, le plan financier et le côté social et humanitaire du projet. Par la suite, ce fut une décision d’affaires facile, car pour chacun de ces quatre critères de base, le projet du Massif a obtenu une note supérieure à 8 sur 10», a-t-il affirmé au cours d’un appel-conférence.

M. Laliberté précise que la vente d’une participation de 20% dans le Cirque du Soleil en août dernier lui a permis d’avoir accès à un «certain capital», qu’il qualifie aussi «d’argent de poche» pour supporter des investissements au Québec: «Par mes investissements, je veux aussi inspirer des gens, montrer que la province possède une ressource naturelle qui est la créativité de l’entrepreneur», dit-il.

En décembre, Novare Holding, une entreprise détenue par Guy Laliberté, a réalisé un investissement de 9 millions de dollars dans Prestige Télécom, qui se spécialise dans les services d’ingénierie et d’installation de réseaux de télécommunications sans-fil ou câblés. M. Laliberté dit avoir investi dans quatre ou cinq entreprises québécoises récemment: «Il s’agit d’investissements privés qui vont demeurer privés», dit-il, précisant qu’il ne possède pas de placements en Bourse, hormis dans Prestige Telecom.

Le Cirque du Soleil n’a pas, pour le moment, de plan pour participer au projet du Massif. «Ce matin, j’ai donné un conseil à Daniel. Il y a énormément de petits groupes créatifs qui pourraient profiter d’un projet comme celui-là pour être impliqués en terme de présentation de spectacles et je pense que c’est important de supporter ça», dit-il, ajoutant que sans le support initial de sa région, le Cirque ne serait pas sur la scène internationale aujourd’hui.

Les gens qu’on voudra attirer ici devraient avoir droit à du contenu et à des spectacles québécois. «Le Cirque va-t-il venir plus tard? Peut-être, je ne suis pas fermé à l’idée», dit-il.

Le Massif de Charlevoix est un projet récréotouristique représentant un investissement de 230 millions de dollars d'ici 2013. Au-delà de la station de ski Le Massif, ce projet se déploie entre Baie-Saint-Paul et Petite-Rivière-Saint-François, dans Charlevoix. L'offre sur le territoire inclut, entre autres, un train touristique et une navette ferroviaire, une salle multifonctionnelle de 500 places et près de 850 chambres en hébergement.

«Guy a des valeurs qui se comparent à celles du Massif de Charlevoix qui est aussi un projet avec une vision de développement durable. Ce n'est certes pas un hasard si la vie nous réunit à nouveau sur des thèmes qui prennent pour nous de plus en plus d'importance», a pour sa part déclaré Daniel Gauthier, rappelant ses intentions de développer un projet à forte tendance écologique, dans le respect des paysages, des ressources naturelles, de l'environnement et de la communauté.