Attal confirme la politique de «non-ingérence, non-indifférence»

Publié le 11/04/2024 à 13:44

Attal confirme la politique de «non-ingérence, non-indifférence»

Publié le 11/04/2024 à 13:44

Par La Presse Canadienne

Le premier ministre français Gabriel Attal, lors d’une conférence de presse commune avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Le premier ministre français Gabriel Attal confirme que son gouvernement adhère toujours à la politique traditionnelle de «non-ingérence, non-indifférence» à l’égard du Québec.

M. Attal a fait ces commentaires à Ottawa, jeudi, lors d’une conférence de presse commune avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

Interrogé sur la politique de la France à l’égard de la question nationale du Québec, Gabriel Attal a dit qu’il se retrouve assez bien dans la politique de «non-ingérence, non-indifférence».

«Je crois que c’était [Alain] Peyrefitte qui avait dit “non-ingérence, non-indifférence”. Je trouve que cette phrase en dit long et je m’y retrouve assez bien», a-t-il déclaré.

Les partis souverainistes à Québec souhaitaient ardemment que M. Attal réaffirme ce positionnement.

En 2008, le président Nicolas Sarkozy avait rompu avec la doctrine de «non-ingérence, non-indifférence» lors d’un passage à Québec, mais son successeur François Hollande avait ensuite renoué avec la formule.

«Le recul du gouvernement Sarkozy en 2008 sur cette politique historique de la France, ça a été un pas en arrière pour la nation québécoise», a déclaré mercredi le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois.

«On a regretté ce changement de position de la France à l’époque comme indépendantistes. On le regrette toujours.

«C’est sûr qu’on souhaiterait que le gouvernement français renoue avec cette position qui était beaucoup plus proche, je pense, de ce à quoi les Québécois s’attendent de la part de ce grand compagnon de route», a-t-il ajouté.

L’économie au menu

Le jeune premier ministre français se rendra en après-midi à Québec, où il participera à la 21e Rencontre alternée des premiers ministres (RAPM) québécois et français.

Cette rencontre sera l’occasion de fortifier la relation Québec-France et trouver des moyens d’augmenter les échanges commerciaux, selon le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

«C’est un peu paradoxal que la France soit le deuxième partenaire [économique] du Québec [en Europe], après l’Allemagne, a-t-il déclaré en mêlée de presse, mercredi. On est culturellement liés, on a beaucoup d’affinités. Il faut changer ça.»

L’an dernier, les échanges commerciaux de marchandises entre le Québec et la France plafonnaient à 5,8G$. Ils atteignaient plus du double (16,4G$) avec le Texas, en 2022.

Les importations en provenance de France totalisent 3,8 milliards de dollars (G$), tandis que les exportations du Québec vers la France représentent 2G$.

«Clairement, on veut augmenter, a poursuivi M. Fitzgibbon, disant cibler le secteur de l’aéronautique. Moi, je pense qu’il n’y a pas de raison que la France ne soit pas le premier pays avec qui le Québec va avoir des échanges commerciaux.»

La ministre québécoise des Relations internationales, Martine Biron, s’est par ailleurs dite «très optimiste» que l’accord de libre-échange Canada-Europe va continuer de s’appliquer provisoirement, malgré son rejet par le Sénat français il y a trois semaines.

«Oui, c’est sûr qu’on va en discuter, a-t-elle dit. Le vote, c’est vraiment à l’image de ce qui se passe dans le monde, c’est-à-dire, il y a un tiraillement entre les postures libre-échangistes et protectionnistes.

«Le Québec est bien positionné, parce que nous sommes en Europe depuis très longtemps. […] Je pense qu’il faut rappeler ça, qu’on est des amis, qu’on est des partenaires fiables», a-t-elle ajouté.

Outre l’économie et les échanges commerciaux, il est prévu que les premiers ministres de la France et du Québec discutent, lors de la 21e RAPM, de langue française, d’immigration, de culture et d’éducation.

Programme détaillé

M. Attal atterrira à l’aéroport de Québec vers 14h30, après quoi il rencontrera son vis-à-vis québécois, François Legault.

Il doit s’entretenir plus tard avec la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, et il livrera un discours devant les députés québécois en fin d’après-midi.

Le dernier premier ministre français à s’être adressé à l’Assemblée nationale du Québec est Laurent Fabius, qui avait été reçu par René Lévesque en 1984.

Vendredi matin, le premier ministre Attal doit visiter une école de Québec et participer à une séance de travail pour la RAPM. Un point de presse commun avec le premier ministre Legault est ensuite prévu.

Après un passage au Salon international du livre de Québec en fin d’avant-midi, Gabriel Attal se rendra à Montréal, où il sera présent à une «table ronde économique de haut niveau des premiers ministres du Québec et de la France».

Sa visite se conclura par sa participation à un évènement organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui portera sur les partenariats franco-québécois.

La RAPM, qui devait se tenir à l’origine en 2020, a été reportée quatre fois. Ce ne sera donc finalement pas l’ex-premier ministre Jean Castex, ni l’ex-première ministre Élisabeth Borne qui viendront au Québec, mais bien M. Attal, qui est en poste depuis le mois de janvier.

Ce sera aussi la première réunion de François Legault, puisque la dernière remonte à 2018, sous la gouverne de l’ex-premier ministre libéral Philippe Couillard. La pandémie de COVID-19 puis les élections législatives en France avaient forcé l’annulation de la rencontre en 2020, 2021 et 2022.

Les RAPM ont lieu depuis 1977 et se tiennent habituellement aux deux ans.

Caroline Plante, La Presse Canadienne

 

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