Amiante: le Canada doit demeurer informé

Publié le 13/06/2011 à 14:06, mis à jour le 13/06/2011 à 18:30

Amiante: le Canada doit demeurer informé

Publié le 13/06/2011 à 14:06, mis à jour le 13/06/2011 à 18:30

Par La Presse Canadienne

En signant la Convention de Rotterdam, le Canada a promis de se tenir informé de l'évolution des études scientifiques et de la technologie concernant l'amiante, a rappelé l'Organisation internationale du Travail (OIT) en fin de semaine.

 

Lundi, ça a été au tour du Nouveau Parti démocratique (NPD) de ressortir une recommandation faite par Santé Canada en 2006, et dans laquelle le ministère laisse entendre que le gouvernement Harper ne suit pas les recommandations de ses propres experts au sujet de l'amiante chrysotile.

 

Le député néo-démocrate Pat Martin a affirmé à Ottawa que le rapport de Santé Canada "demande clairement au gouvernement" d'inclure l'amiante à la liste des substances dangereuses de la Convention de Rotterdam de 2004, dont le Canada est signataire.

 

"Même les autorités canadiennes croient que le minerai devrait être sur la liste, et nous en avons la preuve ici", a déclaré M. Martin, avant d'ajouter que des informations supplémentaires à ce sujet seraient présentées lors d'une conférence de presse ce mardi à Ottawa.

 

Pour le Canada, qui est l'un des plus grands exportateurs mondiaux de ce minerai cancérigène dont les dangers sont bien documentés, cette attaque de l'Opposition officielle tombe bien mal.

 

Elle survient peu après la publication d'un nouveau rapport préliminaire de l'OIT qui exhorte le Canada de considérer les données de l'Organisation mondiale de la santé et d'autres organisations internationales reconnues à propos des dangers de l'exposition à l'amiante. Le document a été présenté à Genève dans le cadre du congrès du 100e anniversaire de l'OIT, la fin de semaine dernière.

 

Dans son document, l'OIT, une agence des Nations unies, souligne que le gouvernement canadien reconnaît les dangers de l'exposition à l'amiante en milieu de travail, et qu'il est signataire de la Convention concernant la sécurité dans l'utilisation de l'amiante, de 1986.

 

Cette convention, précise le rapport, oblige le Canada à rester à la fine pointe des progrès technologiques et des connaissances scientifiques sur l'amiante.

Le document marque également le début d'un mois où le dossier de l'amiante pourrait faire mal au Canada sur la scène internationale.

Le pays continue d'exporter les fibres cancérigènes de l'amiante, et il bénéficie de l'accord et des encouragements des gouvernements conservateur à Ottawa et libéral à Québec. L'industrie emploie des centaines de personnes à Thetford Mines et à Asbestos.

"Le seul parti qui défende l'industrie de l'amiante chrysotile est le nôtre, le Parti conservateur", avait déclaré le premier ministre Stephen Harper de passage à Asbestos pendant la campagne électorale d'avril.

L'amiante fait l'objet d'une réglementation stricte au pays, et les contribuables paient des dizaines de millions de dollars pour qu'il soit retiré des établissements publics, dont l'édifice du Parlement et la résidence officielle du premier ministre.

Malgré des mesures de contrôle intérieur qui frôlent l'interdiction, le Canada ne cesse de consacrer des efforts afin que l'amiante ne fasse pas partie de la liste des substances dangereuses de la Convention de Rotterdam de 2004.

En campagne électorale, M. Harper a répété que l'utilisation de l'amiante "dans des conditions contrôlées et sécuritaires" était "autorisée internationalement", sans toutefois mentionner les efforts déployés au pays afin de bloquer l'inclusion de ce minerai de la Convention de Rotterdam.

Le fait d'apparaître sur la liste, toutefois, ne veut pas dire que le commerce du minerai doit cesser. "Ça signifie plutôt que les clients doivent être informés de respecter les protocoles de santé et de sécurité quand ils achètent de l'amiante", a expliqué le député Martin.

"Le Canada ne veut pas placer l'amiante sur la liste, parce qu'il croit que ça peut nuire à sa capacité de le vendre."

Le 20 juin prochain, des délégations internationales doivent se rencontrer à Genève afin de mettre à jour la Convention de Rotterdam. Le dossier de l'amiante sera au coeur des discussions.

L'absence de consensus à ce sujet a poussé les délégués de Genève à considérer deux nouvelles options. La Convention de Rotterdam pourrait être amendée pour changer le processus de consensus, ou encore une annexe pourrait être ajoutée. Elle contiendrait la liste des produits chimiques que les trois quarts des signataires de la convention considèrent dangereux.

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