Absence de politique énergétique : une «bombe à retardement», selon Sophie Brochu

Publié le 11/03/2015 à 17:08

Absence de politique énergétique : une «bombe à retardement», selon Sophie Brochu

Publié le 11/03/2015 à 17:08

Sophie Brochu. (Photo: Benjamin Nantel)

Les questions énergétiques au Canada sont une «courtepointe» d’initiatives provinciales et d’oppositions régionales et une source d’antagonisme environnemental», soutient la présidente et chef de la direction de Gaz Métro, Sophie Brochu. Selon elle, l’absence de politique énergétique canadienne et de dialogue provincial est une «bombe à retardement sur le point de nous sauter au visage».

L’approche «laissons le marché décider» ne fonctionne plus souligne Mme Brochu qui prenait la parole devant l'Association des MBA du Québec, mercredi à Montréal.

«On laisse le soin à des entreprises privées de dicter notre meilleur intérêt économique et énergétique. Ça ne fait pas de sens», estime-t-elle.

Elle a présenté sa vision d’une politique énergétique canadienne où les provinces prennent l'initiative d’établir des conditions communes pour évaluer les différents projets énergétiques proposés sur leur territoire.

«Cette vision, souligne-t-elle, est fort différente de ce qui a prévalu au début des années 80 alors que le gouvernement fédéral tentait de maintenir les prix du pétrole canadien à un niveau inférieur au prix international.» 

«Ce que je propose c’est un dialogue ouvert et franc entre les provinces et les territoires sur leurs ambitions énergétiques et les moyens à déployer pour leur donner réalité», dit-elle. 

L’étape suivante consisterait à établir des conditions gagnantes pour que les grands projets énergétiques nationaux obtiennent l’approbation des parties concernées. «Cela va nous amener inévitablement à avoir une discussion entre provinces, pas entre le fédéral et les provinces, sur nos ambitions environnementales respectives», croit-elle. 

Mme Brochu s’est d’ailleurs réjouie du rapprochement entre les gouvernements du Québec et de l'Ontario face au projet de pipeline de TransCanada. Ces provinces ont émis des conditions pour que le projet leur paraisse acceptable. 

La présidente de Gaz Métro croit que les provinces pourraient même réussir à convaincre l'Alberta de se joindre à cette «vision commune» en matière énergétique et écologique, à condition que ces provinces fassent aussi preuve de compréhension face à la situation énergétique de l'Alberta.

Prochaine présidente d'Hydro-Québec?

Rappelons que le nom de Sophie Brochu a fait surface depuis l’annonce du départ en mai prochain de Thierry Vandal à la tête d’Hydro-Québec. Questionnée à savoir si on lui avait offert le poste de PDG de la société d’État, Mme Brochu n’a pas voulu confirmer ou infirmer la rumeur.

«Je ne répondrai pas à cela. Il y a chez Gaz Métro un défi extraordinaire que j’entends compléter. C’est chez Gaz Métro que je suis le plus à même de contribuer à la société québécoise», dit-elle.

 

Avec la Presse Canadienne

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