Canadian Tire dévoilera au début 2010 son nouveau plan d'action qui permettra au détaillant, espère-t-il, de sortir de la récession en position de force. Ce plan de match fera sans doute la part belle à l'implantation du concept de magasin intelligent, aux axes de croissance de sa division de services financiers et à la nouvelle mouture de son programme de fidélisation.

À l'occasion de la réouverture du magasin Canadian Tire de la rue Jean-Talon, à Saint-Léonard, le 5 novembre, nous avons rencontré Stephen Wetmore, président et chef de la direction de la Société Canadian Tire, en poste depuis novembre 2008.

Les Affaires - Au cours des dernières années, votre croissance des bénéfices a surtout été alimentée par les services financiers et la chaîne Mark's Work Wearhouse ( L'Équipeur au Québec). Or, ces deux secteurs cycliques souffrent davantage en récession. D'où viendra la croissance à court terme ?

Stephen Wetmore - En ce qui a trait à nos magasins Canadian Tire, nous croyons à la formule des magasins intelligents. Dans le passé, nous avons beaucoup investi dans notre réseau de magasins et dans notre nouveau centre de distribution à Coteau-du-Lac. Maintenant, nous possédons l'infrastructure nécessaire pour augmenter nos ventes [par magasin] et attirer plus de clients. À cet égard, notre concept de magasins intelligents nous permet d'augmenter nos revenus avec un minimum d'investissement.

L.A. - Quels résultats avez-vous obtenu jusqu'à maintenant grâce aux magasins intelligents ?

S.W. - Nous avons inauguré neuf de ces magasins [en date du 5 novembre], certains d'entre eux sont de nouvelles succursales, d'autres ont été rénovés. Dans le cas d'un magasin rénové, nous nous attendons à une croissance des ventes de 6 à 8 % par an, ce qui constitue un rendement de l'investissement fantastique, tout en améliorant la satisfaction de nos clients. D'ailleurs, nous voulons implanter le concept dans le plus de magasins possibles en 2010.

L.A. - Il s'est ouvert beaucoup de grandes surfaces au Canada. Paradoxalement, la population canadienne vieillit. La clientèle âgée préfère le commerce de proximité. Entre les deux tendances, quel sera le choix de Canadian Tire ?

S.W. - Nos magasins sont assez grands. Le pays connaît d'importants changements démographiques et Canadian Tire doit s'y adapter. Depuis cinq mois, en prévision de notre centenaire en 2022, notre organisation s'est employée à imaginer à quoi pourraient ressembler nos magasins à ce moment-là. Quels moyens utiliserions-nous pour servir le client ? Il n'y a pas de raisons de cesser des services de plus en plus nombreux à notre clientèle. La croissance de notre division de services financiers s'inscrit dans cette logique.

L.A. - Sur le plan des services financiers, vous avez récemment vendu votre portefeuille de prêts hypothécaires de 167 millions à la Banque Nationale. Qu'allez-vous faire maintenant ?

S.W. - Nos services bancaires aux particuliers ont d'abord été un essai. Nous avons obtenu beaucoup de succès dès le départ. Nous avons par la suite étendu nos services dans tout le pays [sauf au Québec]. Nos certificats de dépôt garantis à intérêt élevé sont une source importante de revenus qui sert à financer nos comptes à recevoir de cartes de crédit. Compte tenu du contexte économique et des occasions qui s'offraient à nous, nous avons décidé de déployer nos efforts ailleurs. Pour le reste, nous cherchons à renforcer notre marque.

L.A. - L'argent Canadian Tire jouit d'une notoriété indéniable, mais il s'agit d'un programme de fidélisation qui date de l'époque de mon grand-père. Avez-vous des projets pour moderniser votre modèle ?

S.W. - L'argent Canadian Tire restera une composante majeure de notre programme de fidélisation. Cependant, nous devons passer à une autre étape pour concevoir le meilleur programme de fidélisation au Canada. En 2010, vous entendrez probablement beaucoup parler de notre nouvelle approche en matière de fidélisation de la clientèle, mais l'argent Canadian Tire restera au coeur de notre programme.