Le porte-parole des finances pour l'opposition officielle, François Legault, a déclaré que l'absence de plan de relance de l'économie lui fait craindre que le Québec sera parmi les derniers à profiter de la reprise de l'économie lorsqu'elle surviendra.

M. Legault a estimé que le plan de relance présenté jeudi par la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget était insuffisant.

"C'est du saupoudrage, c'est de l'éparpillement, de petites mesures, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Le gouvernement, face à une crise d'une telle ampleur, aurait dû choisir quelques grandes mesures."

M. Legault a indiqué que la hausse de la taxe de vente du Québec n'était pas une bonne décision car cette mesure servira, selon lui, à éponger des déficits des dernières années.

"On vient effacer les vieux déficits qui ont été cachés à la population via toutes sortes de tours de passe-passe comptables au cours des dernières années en augmentant la TVQ. C'est là qu'on a un problème."

M. Legault a affirmé que l'éducation et la formation auraient dû être les grandes priorités du plan budgétaire du premier ministre Jean Charest et de Mme Jérôme-Forget.

Selon M. Legault, le gouvernement a raté son coup en ne faisant que financer la croissance des dépenses liées au fonctionnement, alors que de nouveaux investissements dans les commissions scolaires, cégeps et universités auraient été nécessaires.

Le porte-parole péquiste s'est aussi plaint de l'absence de nouvelles sommes consacrées à la lutte au décrochage.

"Nous on pense qu'actuellement, l'urgence nationale, ça devrait être que tout le monde, collectivement, on travaille sur un plan de lutte au décrochage scolaire, a déclaré M. Legault. On a besoin de jeunes diplômés pour être capables de faire face à la reprise économique. Or, on n'a aucun nouveau montant d'annoncé."

M. Legault a aussi jugé que la formation des travailleurs aurait d recevoir plus que les sommes inscrites au budget.

"Ca donne en moyenne 180 $ par travailleur qui ont perdu leur emploi à temps plein depuis un an, a-t-il dit. C'est ça l'argent additionnel qui est ajouté aujourd'hui. C'est ridicule."

Par ailleurs, M. Legault croit que le gouvernement n'a pas prévu suffisamment d'aide aux entreprises éprouvées par le ralentissement de l'économie.

Selon les calculs du PQ, les entreprises auraient eu besoin d'un répit plus important sur le plan de la fiscalité.

M. Legault a soutenu que les initiatives du gouvernement pour lutter contre la ralentissement de l'économie font pâle figure à côté des plans de relance des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne ainsi que de plusieurs pays d'Europe et d'Asie.

"Moi la crainte que j'ai aujourd'hui, c'est que le Québec va être le dernier pays à être de la reprise économique, a-t-il dit. On ne se donne pas de chance, on ne se donne pas de plan de relance, alors que ça devrait être le devoir du gouvernement."

La chef intérimaire de l'Action démocratique du Québec, Sylvie Roy, a pour sa part noté que le budget déposé jeudi laissait entrevoir des perspectives sombres à cause de l'augmentation de la dette décidée par les libéraux.

Selon Mme Roy, à la fin de l'exercice 2009-2010, chaque contribuable devra supporter 45 300 $ de la dette.

"C'est un moment assez triste de constater l'état de nos finances au Québec, a-t-elle dit. La classe moyenne, que nous avons toujours défendue, va être fortement touchée par la hausse de la TVQ."

Le coporte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir, a quant à lui conclu que le dernier budget témoignait d'un aveuglement volontaire du gouvernement face aux vraies solutions à apporter.

Selon M. Khadir, le budget contient 21 mesures visant à augmenter les revenus des entreprises, contre seulement sept mesures pour soutenir le revenu des particuliers.

"Un plan de relance devrait contenir des budgets nouveaux, des investissements nouveaux dans des domaines nouveaux, différents qui pourraient être susceptibles de se démarquer", a-t-il dit.