Ouverture d'un centre contre la dépendance à Internet

Publié le 07/09/2009 à 00:00

Ouverture d'un centre contre la dépendance à Internet

Publié le 07/09/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
L'ouverture en juillet près de Redmond (nord-ouest des Etats-Unis), fief du géant Microsoft, d'un centre spécialisé dans le traitement des addictions à Internet offre aux personnes malades la possibilité d'un traitement pour se débarrasser d'une dépendance aussi grave que la toxicomanie ou l'alcoolisme.

Baptisé ReSTART, le centre propose aux patients, moyennant 14.000 dollars (9.700 euros), 45 jours de prise en charge pour en finir avec l'utilisation compulsive de jeux vidéo, l'écriture de textos et l'utilisation à outrance de FaceBook, eBay ou autre Twitter.

"Nous faisions ça depuis des années, mais en traitement ambulatoire", souligne Hilarie Cash, thérapeute et directrice exécutive du centre. "Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avions aucun endroit où les adresser."

L'addiction à Internet n'est pas reconnue comme un trouble à part entière par l'Association américaine de psychiatrie. Résultat: son traitement n'est généralement pas pris en charge par l'assurance-maladie. Or de nombreux centres de ce type existent déjà en Chine, en Corée du Sud et à Taïwan, pays où la dépendance au Net est prise au sérieux et où de nombreux experts psychiatriques soulignent ses dangers.

Le centre de Fall City (Etat de Washington) peut prendre en charge six personnes en même temps. Toutefois nul ne sait encore si le bénéfice perdure, et ce pour une seule raison: Internet est tellement omniprésent qu'il est pratiquement impossible d'y résister, à l'image d'un alcoolique jeté dans un bar, ajoute Hilarie Cash.

Les conséquences d'une addiction vont de la perte d'un emploi ou de la rupture d'un mariage à des accidents de voiture pour ceux qui ne peuvent arrêter d'envoyer des textos en conduisant. Certaines personnes sont mortes d'embolie, après avoir joué à des jeux vidéo pendant plusieurs jours, sans pause, un accident provoqué par trop de sédentarité.

Selon le Dr Kimberly Young, du centre de guérison des addictions sur Internet de Bradford (Pennsylvanie), les signes d'alerte existent: le patient peut être préoccupé par des pensées tournées vers Internet, être en ligne plus longtemps que nécessaire, faire des efforts répétés mais vains pour en maîtriser l'usage, mettre en péril ses relations avec son entourage, l'école ou son travail pour pouvoir passer plus de temps sur la toile, mentir pour cacher son utilisation, utiliser le Net pour échapper aux problèmes ou à la dépression, prendre du poids, avoir des maux de tête ou encore un syndrome du canal carpien.

Comment y répondre fait actuellement débat. L'addiction à Internet peut, par exemple, être le symptôme d'une autre maladie psychiatrique, de dépression notamment, voire d'autisme.

"De ce que nous savons, beaucoup de dépendants à Internet sont des gens qui présentent une dépression sévère, des troubles anxieux ou une phobie sociale qui les empêchent de vivre une vie équilibrée tant personnelle que sociale", ajoute le Dr Ronald Pies, professeur de psychiatrie à l'Université médicale de Syracuse (New York).

"A moins de traiter leurs pathologies sous-jacentes, de nouvelles formes d'addiction peuvent peut-être surgir", avertit le praticien.

La question est de savoir s'il faut inclure l'addiction à Internet comme symptôme à part entière dans la prochaine édition de ôôDiagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders", l'ouvrage de référence à paraître en 2012, qui détermine un remboursement éventuel par l'assurance-maladie.

Pour l'heure, rien ne permet de le justifier, estime le Dr Jerald Block, de l'Université de l'Oregon à Portland. "Les psychiatres reconnaissent la difficulté qu'ont de nombreux patients à contrôler leur impulsion à 'chater' en ligne, jouer sur l'ordinateur ou regarder des films porno", explique Block. "La question est de savoir dans quelle classification la mettre."

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