Les syndiqués de Bombardier refusent l'offre patronale et menacent d'entrer en grève

Publié le 25/04/2022 à 07:47

Les syndiqués de Bombardier refusent l'offre patronale et menacent d'entrer en grève

Publié le 25/04/2022 à 07:47

Par La Presse Canadienne

À la suite du vote, le syndicat a informé la partie patronale du résultat et a lancé l’invitation pour une reprise des pourparlers le plus rapidement possible en début de semaine. (Photo: La Presse Canadienne)

Les employés syndiqués de Bombardier aéronautique à Dorval et dans l’arrondissement Saint-Laurent ont rejeté la plus récente offre patronale à 99,6% lors d’un vote tenu dimanche matin en assemblée générale au Palais des congrès.

Le comité de négociation des travailleurs représentés par la Section locale 712 de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et des travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA) avait recommandé le rejet de l’offre.

Selon un communiqué transmis par l’AIMTA, ce sont les offres salariales qui ne font pas l’affaire des travailleurs. Bombardier offrirait des augmentations de salaire de 2,5% pour la première année, puis de 2,25% pour les deux dernières années d’une convention collective de trois ans.

En entrevue à La Presse Canadienne, l’agent d’affaires au district 11 de l’AIMTA, Éric Rancourt, explique que les deux parties avaient des positions tellement éloignées en matière salariale qu’avant même de négocier cet élément, le syndicat a demandé à l’employeur de déposer sa meilleure offre et c’est celle-là qui a été balayée presque à l’unanimité.

«C’est nettement en dessous de l’inflation qu’on vit présentement, qui atteint des sommets, et les gens ce qu’ils se disent c’est: “On ne vaut pas plus que ça?”», observe M. Rancourt en ajoutant que les travailleurs s’attendaient aussi à un retour d’ascenseur de Bombardier.

Lors de la signature de la dernière convention collective, qui a pris fin en décembre dernier, les syndiqués avaient l’impression d’avoir fait des compromis salariaux en raison de la situation financière difficile dans laquelle se trouvait alors l’entreprise. Maintenant que les choses se sont améliorées, les travailleurs veulent être récompensés.

«On sentait la frustration monter à l’intérieur de l’assemblée, affirme le porte-parole de l’AIMTA, parce que (les syndiqués) ne se sentent pas respecter à leur juste valeur quand on parle que la situation va mieux chez Bombardier.»

L’entreprise a reconnu dans une déclaration écrite avoir «amorcé l’amélioration de son modèle d’affaires» et être «sur la bonne voie».

«Bombardier a fait une offre de nouvelle convention collective équitable. Nous sommes déçus du refus de l’AIMTA», a commenté l’entreprise après avoir pris connaissance du résultat de l’assemblée générale.

Par ailleurs, l’association de travailleurs estime que de meilleures conditions de travail seraient aussi bénéfiques à Bombardier pour recruter de nouveaux talents dans une situation de pénurie de main-d’œuvre et de forte concurrence pour s’arracher les travailleurs dans l’industrie aérospatiale.

À la suite du vote, le syndicat a informé la partie patronale du résultat et a lancé l’invitation pour une reprise des pourparlers le plus rapidement possible en début de semaine. Une main tendue que semble prête à saisir la partie patronale qui a déclaré par écrit vouloir retourner «rapidement en toute bonne foi à la table de négociations pour parvenir à une entente».

Selon Éric Rancourt, en plus de l’enjeu salarial, les discussions doivent se poursuivre au sujet de la sous-traitance (interne ou externe), de la durée du contrat de travail et de l’indexation au coût de la vie de la rente des retraités.

 

Mandat de grève

En plus du refus on ne peut plus net de l’offre patronale, les syndiqués ont procédé à un autre vote pour accorder un mandat de grève à leurs représentants avec un taux d’appui de 98,8%.

Ce mandat ne constitue pas un vote de grève à proprement parler, reconnaît M. Rancourt. Dans le cas où le syndicat souhaiterait se prévaloir du mandat de grève pour décréter des journées de grèves ou même une grève générale, il devrait retourner en assemblée générale pour obtenir l’accord des membres.

La Section locale 712 (AIMTA) représente 1800 travailleuses et travailleurs de Bombardier aéronautique à la ligne d’assemblage finale de Dorval et au centre manufacturier de Saint-Laurent.

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