Le golfe d'Aden, qui relie l'océan Indien à la mer Rouge et au canal de Suez, est l'une des voies maritimes les plus fréquentées et les plus dangereuses au monde. Alors que les pirates y sont de plus en plus actifs, les coûts d'assurance des navires augmentent. Certaines entreprises consacrent davantage de temps à la formation des équipages tandis que d'autres évitent carrément le secteur, préférant gagner l'Atlantique en contournant l'extrémité méridionale de l'Afrique, quitte à gonfler les coûts de chaque voyage.
Bien que la côte somalienne représente un problème depuis des années, elle a été qualifiée en mai de source particulière de préoccupation par la Lloyd's Market Association (LMA). Les primes sont depuis montées en flèche, ayant été multipliées par 10, selon certaines sources.
Le seul autre choix qui s'offre aux exploitants de navires, soit faire passer ceux-ci par le cap de Bonne-Espérance au lieu de leur faire prendre le chemin le plus court en empruntant le canal de Suez, est également coûteuse.
Par exemple, faire passer par le cap de Bonne-Espérance un pétrolier parti d'Arabie saoudite en direction des États-Unis ajoute 4350 kilomètres au voyage et quelque 3,5 millions $ US aux coûts annuels de carburant, selon le département américain du Transport. De plus, les navires qui suivent ce trajet ne peuvent effectuer que cinq allers-retours par année au lieu de six, réduisant de 26 pour cent leur capacité de livraison.