Le pire de la crise est-il passé ?

Publié le 11/06/2009 à 00:00

Le pire de la crise est-il passé ?

Publié le 11/06/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker
Pour Craig Wright, économiste en chef, de RBC Groupe Financier, cela ne fait aucun doute : nous avons atteint le fond de la crise et la reprise est même déjà amorcée. «Plusieurs signes avant-coureurs le montrent, comme le rebond des marchés financiers, le ralentissement du nombre de nouveaux chômeurs aux Etats-Unis, etc.», dit-il.

Cela étant, la reprise va être lente, selon M. Wright. Elle ne débutera véritablement qu’en 2010 ou 2011, même si du mieux se fera sentir dès le second semestre de 2009. «Comme la crise que nous connaissons est inusitée, il faut s’attendre à ce que la reprise le soit également», dit M. Wright.

Par exemple, quel sera le véritable impact des politiques de dépenses massives en infrastructures lancées en Amérique du Nord? Et quand se fera-t-il sentir? «Personne ne le sait encore», souligne-t-il.

Et ces politiques ne comportent-elles pas des risques qui leur sont inhérents, risques que personne n’ose évoquer au grand jour? «Si leur impact survient plus rapidement et plus fort que prévu, il faudra maîtriser au plus vite la surchauffe des économies qui en découlera. Et maîtriser un tel phénomène sera très très complexe», prévient M. Wright.

L’occasion de se lancer dans la «croissance écologique»

Luis Alberto Moreno, président, de la Banque interaméricaine de développement (BID), abonde dans le même sens que M. Wright : le plus gros de la tempête est derrière nous, en particulier pour l’Amérique latine.

«L’important est de réfléchir dès à présent à la sortie de la crise. Un exemple : faut-il renforcer le protectionnisme, ou au contraire accélérer davantage le commerce international? Pour l’Amérique latine, la sortie passe par les exportations. Nous devons donc unir nos forces pour lutter contre toute tentation de recourir au protectionnisme», dit M. Moreno.

L’occasion est même inespérée d’innover en matière de politique économique, selon le Colombien. «L’Amérique latine pourrait montrer l’exemple, et appliquer la notion de croissance écologique. Une idée comme une autre est de recourir davantage à l’hydro-électricité pour trouver l’énergie nécessaire à notre développement économique», avance-t-il. 

Trop tôt pour avoir des certitudes 

De son côté, Bernard Spitz, président, de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), se fait moins catégorique. «Il est trop tôt pour pouvoir affirmer qu'on a touché le fond. Les indicateurs actuels sont trop fragiles pour avoir la moindre certitude», soutient-il.

Certes, le choc le plus brutal est peut-être passé, mais la reprise n’est pas à portée de vue, victime de forces contradictoires qui l’empêchent de survenir, selon l’ex-conseiller du premier ministre français Michel Rocard. «Prenons l’emploi. Oui, le nombre de nouveaux chômeurs va en ralentissant aux Etats-Unis, mais il n’y a pas pour autant davantage d’embauches», illustre-t-il.

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