Le patron de l'IATA rabroue le Canada

Publié le 20/01/2011 à 15:21, mis à jour le 20/01/2011 à 16:34

Le patron de l'IATA rabroue le Canada

Publié le 20/01/2011 à 15:21, mis à jour le 20/01/2011 à 16:34

Photo: Bloomberg

Dans un rare discours devant la communauté d’affaires montréalaise, le directeur général et chef de la direction de l’Association du transport aérien international (IATA), Giovanni Bisignani, a rabroué le gouvernement canadien pour sa propension à surtaxer, par différentes mesures, l’industrie aérienne canadienne.

« Le transport aérien est essentiel à l’économie canadienne. Le Canada est un excellent endroit pour voyager et faire des affaires, mais le pays est en voie de perdre son avantage concurrentiel, a déclaré M. Giovanni Bisignani. Le Canada a besoin d’une stratégie complète pour maintenir sa compétitivité dans le marché mondial.

Devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), le patron de l’IATA a signalé que le Canada était passé du 8e au 15e rang des pays les plus visités au monde en 2009.

Une compétitivité décroissante

Le rapport sur la compétitivité dans le tourisme et le voyage, publié par le Forum économique mondial, classe le Canada au 106e rang en termes de compétitivité des coûts, derrière le Japon (86e) les Émirats arabes unis (50e), l’Inde (46e) et la Chine (20e).

Cela n’est guère surprenant, à son avis. «Une visite (aérienne) au Canada coûte 160$ de plus par personne qu’une visite aux Etats-Unis, dit-il. (…) Et en terme «de niveau de taxation sur les billets et les services aéroportuaires, le Canada se classe au 98e rang».

L’aviation est le moteur du tourisme. En 2009, 650 000 Canadiens en vivait et cette activité entraînait des dépenses de 71 milliards de dollars. «Mais plutôt que d’avoir des politiques pour accueillir plus de visiteurs, le Canada les détourne par une taxation excessive», s’est permis de commenter M. Bisignani.

L'exemple hollandais

M. Bisignani a identifié le système canadien de redevances de la Couronne, unique au Canada, comme l’une des causes fondamentales de la faible compétitivité du Canada. « Le Canada possède de bons aéroports, mais les 257 millions de dollars versés annuellement en redevances de la Couronne constituent un désavantage concurrentiel inutile. Aucun autre pays dans le monde n’a un tel système. Cela décourage les visiteurs et encourage les Canadiens à prendre l’avion à partir des États-Unis. Il est temps de l’abolir », a soutenu M. Bisignani.

L’exemple de la Hollande, a-t-il dit, serait un des modèles à suivre en la matière. En effet, ce pays se serait résigné à abolir une toute nouvelle taxe aéroportuaire de 300M d’euros annuellement, après avoir vite réalisé que l’imposition de cette mesure risquait de lui coûter 1,2 milliard d’euros en revenus annuels.

«D’autres gouvernements, dont celui du Canada, auraient avantage à regarder la question sous le même angle, a déclaré M.Bisignani. (...) Le défi du Canada et des gouvernements ailleurs dans le monde est d’améliorer la compétitivité selon des règles du jeu équitables qui permettent aux compagnies d’exercer une concurrence rentable, tout comme n’importe quelle autre industrie.»

 

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