L'ex financier Madoff face à ses victimes

Publié le 12/03/2009 à 00:00

L'ex financier Madoff face à ses victimes

Publié le 12/03/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
L'ancien gérant de fonds, ex-patron du Nasdaq et figure réputée de la finance new-yorkaise, accusé d'avoir monté une gigantesque fraude pyramidale qu'il estime lui-même à 50 milliards $ US, devrait plaider coupable jeudi de 11 chefs d'accusation devant un tribunal de New York.

La semaine dernière, le juge Denny Chin a invité les victimes à prendre la parole au tribunal, soulignant qu'elles ont le droit de se faire entendre à "toute audience publique" lors de certaines phases du procès comme le plaider coupable, la condamnation ou la libération sous caution de l'accusé. Traditionnellement, les victimes s'expriment lors des audiences de condamnation, pas celles consacrées au plaider coupable.

On ne savait pas dans l'immédiat combien d'anciens investisseurs lésés seraient présents jeudi. Ils sont plusieurs milliers, non seulement des particuliers mais aussi des organisations caritatives ou encore des écoles.

"Il va y avoir des étincelles", prédit Brad Friedman, un avocat de New York représentant des dizaines de personnes flouées pour un total de plusieurs centaines de millions de dollars. "Mais ce ne sera pas virulent car c'est un tribunal. Les gens se lèveront de manière respectueuse mais avec détermination."

Une chose est sûre: la salle d'audience ne pourra accueillir qu'un nombre limité de victimes, et il est probable que nombre d'entre elles s'adresseront par courrier au juge, qui pourrait potentiellement recevoir des cartons entiers de lettres.

Dans un document, le ministère public a précisé vendredi que toute personne voulant être entendue à l'audience devait envoyer un courrier électronique au tribunal avant 10h mercredi. Une porte-parole du bureau du procureur à Manhattan a refusé samedi de dire combien de victimes s'étaient déjà inscrites.

Ce n'est pas la première fois qu'un homme d'affaires de haut vol sera confronté à des personnes qui l'accusent de les avoir ruinées. En 2006, l'ancien PDG d'Enron, Jeffrey Skilling, a été condamné à 24 ans de prison après la faillite retentissante du courtier en énergie, qui avait conduit à la perte de milliers d'emplois et de milliards de dollars en actions et épargne-retraite des salariés. A l'audience, un ancien employé l'avait décrit comme un "menteur, voleur et ivrogne" méprisant la loi.

En 2005, l'ancien patron de WorldCom, Bernard Ebbers, avait été condamné à 25 ans de prison pour une fraude comptable de 11 milliards $ US qui avait provoqué la chute du géant des télécommunications. Un ancien employé n'avait pas mâché ses mots contre lui. "Il ne pourra jamais me rembourser ni les dizaines de milliers d'autres comme moi dont la vie a été désintégrée en un clin d'oeil", avait lancé Henry Bruen. "Où vais-je récupérer les économies de toute une vie?"

Brad Friedman, l'avocat de victimes de Madoff, a précisé qu'aucun de ses clients n'a demandé à assister à l'audience de jeudi, et il leur a conseillé de ne pas y aller. "Je ne crois pas que ce soit très utile", explique-t-il. "On ne va pas y aller pour chercher à lui donner mauvaise conscience."

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