L'ABC du sarkozysme

Publié le 24/03/2009 à 00:00

L'ABC du sarkozysme

Publié le 24/03/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
"Ce sera dur, mais on va s'en sortir", a lancé le président de la République dans un discours d'un peu plus d'heure prononcé à Saint-Quentin (Aisne), devant un public tout acquis. Il s'agissait de sa troisième intervention dans une réunion publique depuis le déclenchement de la crise financière en septembre et le brutal ralentissement économique qui a suivi.

Rappelant l'ensemble des mesures qu'il a décidées depuis, du sauvetage des banques dont "toute l'Europe a adopté les principes", au plan de relance, en passant par les aides aux contribuables modestes, il a redit sa fierté de voir que "jusqu'à présent, nous n'avons pas commis d'erreur" dans le traitement de la crise.

Cinq jours après une nouvelle journée de mobilisation unitaire des syndicats, et alors que l'opposition l'appelle toujours à changer de cap, il a donc invité ceux qui le critiquent à faire preuve de "sang-froid" et à attendre le plein effet de son action.

"Si cela est nécessaire", il a redit être prêt à réfléchir avec les partenaires sociaux à des mesures complémentaires "pour soutenir l'activité et protéger l'emploi", mais n'a pour l'heure annoncé que quelques nouveaux gestes.

Ainsi, des "commissaires à la réindustrialisation" disposant d'une ligne de prêt du Trésor "pour leur permettre d'intervenir directement" seront nommés pour venir en aide aux bassins d'emploi touchés par les faillites d'entreprises. Ils seront "responsables", "ça veut dire se donner du mal, rendre des comptes et obtenir des résultats", a promis le président de la République.

Par ailleurs, avant la mi-avril, un plan d'urgence sera décidé pour les jeunes, qui "vont être les plus touchés".

"Personne ne sera abandonné, personne ne sera laissé au bord du chemin", a assuré le président. Nicolas Sarkozy, qui flirte avec ses records d'impopularité dans les sondages, s'est posé en défenseur de "cette majorité silencieuse qui n'a pas les moyens de se mettre en grève". "C'est aussi à eux que je dois penser et pour eux que je dois agir."

Il a surtout tenu à rassurer son électorat sur le fait qu'il n'avait pas varié. "J'ai un devoir, c'est de défendre les valeurs qui m'ont fait devenir président de la République", a-t-il mis en avant, avant de "rappeler les repères" du sarkozysme en lutte contre l'association des "conservatismes".

Il a assuré rester fidèle au mérite et à la morale, ainsi qu'à la "valeur travail", qu'il a opposée à la spéculation responsable de la crise.

Ainsi, il est sèchement intervenu pour tancer les dirigeants des entreprises en difficulté qui ont tenté de s'octroyer des options d'achat d'actions ou des parachutes dorés. "Ce n'est pas responsable, ce n'est pas honnête", a-t-il tranché.

Dénonçant "l'enthousiasme mitigé" du patronat à s'imposer de lui-même des règles éthiques, il a menacé d'une loi "à l'automne" pour encadrer la rémunération des dirigeants d'entreprise.

L'ancien ministre de l'Intérieur a aussi repris le discours de la sécurité, rappelant avoir demandé une loi pour punir les membres des "bandes". Il a aussi défendu les mesures emblématiques du début de son quinquennat comme le bouclier fiscal, la défiscalisation des heures supplémentaires, le service minimum dans les transports ou le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

"Je n'arrêterai pas les réformes", a-t-il promis, parce que "les réformes sont la condition pour profiter pleinement de la reprise de l'économie mondiale quand elle se produira".

Se disant "loin d'être convaincu" par ce discours, le PCF a fait part dans un communiqué de son "immense inquiétude". "Pour ceux qui ne s'en souvenaient plus, Nicolas Sarkozy est bien de droite. De la droite la plus dure qui soit. Hautain, fier de lui, il n'a fait qu'aligner mensonges et épouvantails pour justifier une politique économique ultra-libérale et une politique sociale liberticide."

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