Il s’agit d’une augmentation de 5 milliards de dollars par rapport aux chiffres avancés par le ministre des Transports, John Baird, lundi. Ce dernier estimait les investissements dans les infrastructures à 7 milliards de dollars sur deux ans.
Ce faisant, le gouvernement Harper souhaite créer de l’emploi rapidement dans les secteurs de la construction, de l’ingénierie et de la fabrication, ce qui devrait entraîner d’importantes retombées économiques.
Ottawa soutient également que les investissements permettront de doter le pays d’infrastructures plus modernes et plus écologiques lorsque la reprise économique se pointera le bout du nez.
Environnement
Du montant total, le budget prévoit notamment une injection de 4 milliards de dollars sur deux ans dans un fonds de stimulation de l’infrastructure, de 1 milliard de dollars sur cinq ans à un fonds pour l’infrastructure verte qui appuiera des projets de développement durable et 1 milliard de dollars sur deux ans aux provinces et territoires afin de financer des projets prêts à démarrer.
«Le volet environnemental est une parodie. On saupoudre pour faire croire que le gouvernement fait une prise de conscience, mais dans le fond, il est clair qu’Ottawa voit le développement durable comme un frein à la relance économique», affirme Steven Guilbeault, porte-parole chez Équiterre.
Ce dernier souligne que le volet environnemental n’en a que pour le nucléaire et pour les technologies de captage et de stockage du carbone, alors que l’énergie éolienne et le solaire sont ignorées.
M. Guilbeault trouve également dommage que le fonds Écoénergie ne soit pas renfloué, ce qui privera notamment les développeurs de parcs éoliens québécois de subventions.
Transports
Malgré l’investissement au pont Champlain, le fédéral dit continuer d’étudier la possibilité de bâtir un nouveau pont liant Montréal à sa Rive-Sud. Le pont Champlain est le plus achalandé au Canada, avec un trafic annuel estimé à 58 millions de véhicules, dont 9% sont des camions.
En plus, le budget prévoit une enveloppe budgétaire de 56,5 millions de dollars pour d’autres ponts fédéraux nécessitant des travaux de réfection.
Dans le secteur ferroviaire, Via Rail obtient un montant de 407 millions de dollars pour améliorer le service de transport de voyageurs, particulièrement dans le corridor Montréal-Ottawa-Toronto. Le fédéral ajoute 75 millions sur cinq ans pour améliorer la sécurité ferroviaire.
La Fédération des chambres de commerce du Québec accueille avec un optimisme modéré toutes ces mesures: «D’une part, il faudra que le développement de ces projets aille bon train, car la récession, c’est maintenant et la réaction du gouvernement est déjà tardive», constate Françoise Bertrand, présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Mme Bertrand rappelle que le fédéral tarde toujours à débloquer les sommes promises pour le développement du Quartier des spectacles de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts de Montréal et du pavillon de l’éducation physique et des sports de l’Université Laval.
Santé et éducation
L’investissement principal dans ce secteur, de 2 milliards de dollars, cible les travaux de réparation, de rénovation ou d’agrandissement d’établissements postsecondaires.
De plus, le budget prévoit que 750 millions de dollars iront à la Fondation canadienne pour l’innovation afin de financer des projets de recherche de pointe, auxquels s’ajoutent 250 millions de dollars pour la réfection de laboratoires fédéraux qui avaient été reportés.
Un investissement de 500 millions de dollars va à Inforoute Santé du Canada pour favoriser l’utilisation des dossiers de santé électronique, alors que 225 millions de dollars seront investis pour mettre en place une stratégie visant à fournir des services Internet haute vitesse dans les communautés non desservies.
Le fédéral a également conservé des montants de 500 millions de dollars sur deux ans tant pour les projets touchant les installations de loisirs communautaires que pour ceux desservant les petites collectivités.
Ottawa ajoute 323 millions de dollars sur deux ans pour rénover de ses immeubles à travers le pays.
Les autochtones n’ont pas été oubliés et bénéficieront de 515 millions de dollars sur deux ans pour des projets prêts à démarrer dans les secteurs de l’eau, des écoles et des services communautaires essentiels.
