L'institution financière, écrasée par ses positions sur les crédits immobiliers à risque, tentait désespérément depuis le mois d'août 2007 de trouver une façon de financer ses paris dans l'immobilier. Lorsque la banque britannique Barclay's retira toute offre d'acquisition, les jeux étaient faits et Lehman se déclara en faillite le matin du 15 septembre.

Le quotidien anglais The Guardian trace un portrait intéressant de ce qui se serait déroulé durant les dernières heures de solvabilité de la banque américaines. « Le gouvernement avait été clair et il n'y aurait pas de sauvetage de Lehman, contrairement à ce qui s'était passé avec Bear Sterns », explique un conseiller juridique de la firme Sullivan & Cromwell au Guardian.

On rappelle également que, dans les jours qui suivirent, une vague de panique déferla dans les médias américains. Une foule de journalistes et de manifestants s'étaient alors amassés aux portes des locaux new-yorkais de Lehman Brothers. Des banderoles prédisant la fin du capitalisme firent leur apparition.

Le cours en Bourse de Lehman Brothers était de 4,53$ au 5 juin 1994 et atteint son sommet à 85,80$ le 4 février 2007. Le 12 septembre 2008 l'action ne valait plus que 3,65$. Avant cessation définitive de la cotation boursière, l'action ne valait plus que 0,13$.

Barclay's, qui avait refusé de faire une acquisition complète de Lehman, mettra finalement la main sur ses activités nord-américaines de banque d'investissement et de courtage le 16 et le 17 septembre. La banque britannique fera également main basse sur le siège social de l'entreprise et deux centres de traitement de données dans le New Jersey, pour 1,75 milliard de dollars américains.

La japonaise Nomura reprendra quant à elle les activités de courtage des actions et de banque d'investissement en Europe permettant à une partie des 2 500 employés de conserver leurs emplois. La banque nipponne se portera aussi acquéreur de la totalité des activités de Lehman dans la zone Asie-Pacifique, ce qui représente environ 3 000 salariés, pour une somme totale de 225 millions de dollars américains.

Plusieurs observateurs considèrent que la faillite de Lehman sera le premier domino à tomber dans la crise de la confiance bancaire qui allait déferler ensuite à travers la planète. Dans les jours qui suivirent, l'assureur américain AIG commença à démontrer des signes de faiblesse, suivi par une longue liste d'institutions financières un peu partout à travers le monde.

Lire sur The Guardian : How the collapse of Lehman Brothers pushed capitalism to the brink