«Tout est dans le lien de confiance», affirme Sylvain Théberge, porte-parole de l’Autorité des marchés financiers.
« Peu importe l’état des choses, il reste que l’oncle en parle à la tante qui elle en parle au fils et vous vous retrouvez avec un lien de confiance qui fait en sorte que les gens ne s’inquiètent pas », soutient Sylvain Théberge lorsqu’on lui demande comment une telle fraude a pu rester non détectée aussi longtemps.
Selon lui c'est le lien de confiance établi entre Earl Jones et ses clients, parfois depuis des générations, qui lui a permis d'œuvrer en toute impunité durant autant de temps. Il compare d'ailleurs le cas Earl Jones à l'affaire Madoff aux États-Unis puisque les deux fraudeurs ont abusé de la même façon de leur bonne réputation ainsi que de la confiance de leurs clients.
« C'est du business as usual et rien ne pousse les clients à aller vérifier s'il est inscrit auprès de l'AMF, explique le porte-parole. Comme il s'occupait principalement de dossiers de succession ou d'héritage, c'étaient des ententes déjà établies avec l'individu décédé avant sa mort et l'héritier ne sera pas poussé à changer de conseiller. »
Il semble bien que les sommes concernées n'aient jamais été déposées dans des véhicules de placements, comme le spécifie Sylvain Théberge : « Votre placement et votre rendement proviennent simplement de l'investissement du dernier client à entrer dans la pyramide. »
Rappelons qu'Earl Jones est activement recherché par les autorités canadiennes et américaines dans le cadre d'une affaire de fraude qui s'élèverait à une somme se situant entre 30 et 50 millions de dollars (M$).
