Nina LaChapelle, porte-parole du ministère fédéral des Ressources naturelles, rappelle que le conseil des ministres n'a pas encore approuvé le programme d'aide de 1 milliard $ et qu'il ne devrait pas le faire avant la fin du mois de septembre.

Terry Hodgins, de Canfor Pulp Income Fund, un important fournisseur de pulpe et de produits du papier de la Colombie-Britannique, considère le plan fédéral comme n'étant qu'un soutien à long terme.

Gaétan Ménard, du Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), ajoute que ce long délai sera extrêmement difficile à supporter pour une industrie qui traverse une période pénible. Certaines entreprises fermeront avant d'avoir pu toucher l'argent, à son avis. M.Ménard aurait voulu qu'Ottawa offre les garanties de prêt que lui demandent depuis des lustres les entreprises au bord du gouffre.

D'ailleurs, le président de Fraser Papers, Jeff Dutton, indique que le mal est déjà fait pour plusieurs de ces entreprises en difficultés. Il rappelle qu'aux Etats-Unis, des compétiteurs profitent d'aide publique depuis la fin de 2008, ce qui les a placés en position avantageuse face à l'industrie canadienne.

Rappelons que l'aide fédérale de 1 milliard $ est réservée pour les usines de pâte et papier dont les concurrents américains sont subventionnés par leur gouvernement. Ce programme d'écologisation permettra aux entreprises produisant de la pâte kraft d'obtenir 0,16 $ par litre de liqueur noire résultant de leurs activités.

La liqueur noire est un sous-produit de la fabrication de pâte chimique qui sert de carburant et que les Etats-Unis considèrent depuis peu comme une source d'énergie verte.

Les entreprises pourront utiliser l'argent ainsi récolté pour investir dans l'amélioration de la performance environnementale et de l'efficacité énergétique de leurs établissements, où qu'ils soient au pays. Ils auront jusqu'en 2012 pour comptabiliser leurs dépenses.

Entre-temps, quelque 350 employés de Fraser Papers à Edmundston, au Nouveau-Brunswick, se prononcent ce mardi sur l'offre patronale pour le renouvellement de leur contrat de travail.

Il s'agit d'un vote crucial pour l'avenir même de l'usine. Le contrat proposé par la direction exige des concessions auprès des employés.