L'usine fermera donc ses portes comme prévu le 26 octobre. Ce refus pourrait également sonner le glas pour les deux autres usines de l'entreprise de textile, l'usine 4 d'Acton Vale et celle de Farnham. Aux deux endroits les contrats de travail sont échus.

La compagnie s'apprêtait à présenter les mêmes offres aux travailleurs de ces usines, selon des représentants syndicaux. Parce que la production des trois usines est en quelque sorte interdépendante, le sort de ces deux usines était lié à la décision des employés de l'usine 3.

Sans contrat de travail depuis novembre 2006, les travailleurs de l'usine 3 avaient déclenché une grève générale illimitée, le 15 juin dernier. Le 13 août, ils ont rejeté à 91 pour cent une offre qualifiée de finale par la partie patronale, qui avait précisé qu'un refus entraînerait le fermeture de l'usine.

La proposition de l'entreprise prévoyait des réductions salariales de 20 pour cent, des jours fériés et du nombre de jours de vacances. Beaulieu voulait également réduire sa participation au financement des assurances collectives des employés. Dans les jours qui ont suivi le rejet de sa proposition de convention collective, l'entreprise est passée de la parole aux actes en émettant des avis de licenciement. Les travailleurs sont rentrés au travail le 28 août en attendant la fermeture de l'usine prévue à la fin d'octobre.

Toutefois, Beaulieu a toutefois présenté une dernière offre, à la suite de l'intervention du ministère du Travail, qui a convaincu les dirigeants de l'entreprise de reconsidérer leur décision de fermer l'usine.

Pendant plus de trois heures, lundi, les 202 travailleurs de l'usine 3 réunis au sous-sol d'une église ont écouté leurs dirigeants, posé des questions et débattu de cette dernière offre. Au terme du processus de vote, 148 d'entre eux ont signifié qu'ils s'y opposaient, tandis que 54 l'ont accepté.

Pour le conseiller syndical Eric Lebel, du Conseil du Québec Unite Here (FTQ), nul doute que le lien de confiance avec l'employeur était rompu. Il a aussi qualifié l'offre de "moins dévastatrice que la précédente" mais tout même inacceptable.

Une des demandes patronales a paru choquer les employés de l'usine 3. Pour la première fois dans toute cette saga, l'entreprise a indiqué qu'elle pourrait transférer une partie des équipements de l'usine 3 à son usine de Farnham.