«L’an dernier, Warren Buffett a enregistré une perte de 30% et des caisses de retraite américaines, de 26 ou 27%. Nous, avec notre perte de 25,6%, on s’en sort pas si mal que ça, si on se compare aux autres», a dit Fernand Perreault, président et chef de la direction, de la Caisse de dépôt et placement du Québec, lors d’une conférence de presse tenue ce matin à Montréal.
Ainsi, M. Perreault n'a pas fait de mea-culpa pour la pire performance annuelle de la Caisse, mais plutôt cherché à expliquer cette déconfiture par le contre-coup de la crise économique mondiale.
Tout a basculé en octobre 2008
Par exemple, «comme d’autres investisseurs d’envergure mondiale», l’équipe dirigeante de la Caissse a cru, à tort, qu’elle pouvait faire confiance au papier commercial adossé à des actifs (PCAA). Celui-ci était «côté AAA, diversifié et fonctionnait bien depuis neuf années», a souligné le président par intérim. «Mais notre erreur a été d’en accumuler autant, à savoir à hauteur de 12,8 milliards de dollars», a-t-il reconnu.
«En fait, tout a basculé en octobre 2008, quand les marchés du monde entier se sont mis à se disloquer. Comme tout chutait, la diversification des placements n’était plus aussi efficace qu’auparavant. Et nous enregistrons aujourd’hui l’impact de ces événements hors du commun», a-t-il expliqué.
Ainsi, M. Perreault ne considère pas que la Caisse a mal fait son travail, mais qu’elle pâtit de la récession mondiale. «Notre gestion est aussi bonne que celle d’autres investisseurs comparables. D’ailleurs, si l’on regarde notre performance sur les cinq dernières années, hors PCAA, nos gains ont été de 4,1%», a-t-il martelé.
Pas de bonis en 2008
Que va-t-il se passer maintenant? Concernant le PCAA, M. Perreault considère que la situation est maintenant «stabilisée» et que les sommes perdues aujourd'hui devraient être récupérées en grande partie «d'ici 7 ans». Il ne faut donc pas s'attendre à de changement particulier dans ce domaine.
Pour l'heure, le conseil d'administration de la Caisse n'a annoncé qu'une seule mesure, à savoir l'annulation des bonis pour 2008, qui étaient estimés dans un premier temps à 40,1 millions de dollars, tant pour les employés que pour les dirigeants. Il s'est refusé à dire s'il allait procéder ou non, sous peu, à des licenciements