BAA : nouveau coup dur pour la Caisse

Publié le 19/03/2009 à 00:00

BAA : nouveau coup dur pour la Caisse

Publié le 19/03/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker
Ainsi, les autorités de la concurrence britannique ont tranché et viennent d’ordonner à Grupo Ferrovial, maison mère espagnole de l'exploitant d'aéroports BAA, de vendre d'ici deux ans trois de ses sept aéroports en Grande-Bretagne.

Elles imposent à Ferrovial de vendre tout d'abord l'aéroport Gatwick, dont la procédure de cession est déjà engagée, puis celui de Standsted, et enfin celui d’Edimbourg ou de Glasgow.

Pourquoi une telle décision? Dans son rapport, la Commission de la concurrence indique que le fait que les aéroports soient gérés par des propriétaires différents profiterait à la fois aux passagers et aux compagnies aériennes.

Forcée par Londres l'été dernier de mettre fin à sa position de monopole dans l'exploitation des aéroports britanniques, BAA avait dans un premier temps contesté cette décision, puis avait partiellement reculé, en mettant en vente Gatwick, le 17 septembre 2008.

Aucun acheteur en vue

Du coup, les activités de BAA en Grande-Bretagne vont grandement s’en ressentir. Et ce à un moment où les affaires vont on ne peut plus mal : le nombre de passagers qui ont utilisé Heathrow, l'aéroport le plus fréquenté d'Europe, a reculé de 1,4% en 2008, celui de Gatwick, le deuxième aéroport de Londres, de 2,8% ; et 2009 voit la situation s’aggraver, avec des baisses respectives de 2,1% et de 10,8%.

À cela s’ajoute le fait qu’actuellement les acheteurs ne se bousculent pas au portillon. BAA espère vendre Gatwick pour environ 2 milliards de livres sterling (3,5 milliards de dollars), mais les premiers intéressés ont finalement décliné, faute, entre autres, de liquidités, à l’image d’un consortium dont faisait partie la Deutsche Bank et d’un autre qui comprenait Citigroup.

Une dette plus lourde que prévu

En août dernier, BAA a demandé à ses actionnaires de lui avancer de l'argent frais pour l’aider à refinancer une grande partie de sa dette de près de 12 milliards de livres qui porte un taux moyen de 6,75% après couverture.

Même si elle manquait alors cruellement de liquidités à cause de ses avoirs bloqués dans le papier commercial adossé à des actifs (PCAA), la Caisse a contribué à hauteur de 563 millions de dollars. De son côté, l'organisme fédéral Exportation et Développement Canada (EDC) a prêté 270 millions de dollars à BAA, «afin d'appuyer la Caisse en tant qu’actionnaire du gestionnaire aéroportuaire britannique».

En 2007, Henri-Paul Rousseau, à l’époque pdg de la Caisse, avait balayé du revers de la main ceux qui s’inquiétaient de la diminution de la cote de la partie privée de la dette de BAA, en affirmant que cela n’avait aucun impact à court terme sur l’investissement de la Caisse dans BAA.

«L’investissement de la Caisse n’est nullement à risque. La Caisse est un investisseur à long terme. Les attributs fondamentaux des aéroports de BAA, dont ceux de Londres, demeurent solides. Londres demeure, et pour longtemps, la plaque tournante du transport aérien mondial», avait-il dit.

Le groupe espagnol Ferrovial a racheté BAA pour plus de 10 milliards de livres sterling (17,7 milliards de dollars) en 2006. La Caisse a investi la même année 1,2 milliard de livres sterling (2,1 milliards de dollars) dans BAA.

Avec Reuters et PC.

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