Air Canada: les pilotes se plaignent d'intimidation

Publié le 27/10/2011 à 19:30, mis à jour le 28/10/2011 à 06:40

Air Canada: les pilotes se plaignent d'intimidation

Publié le 27/10/2011 à 19:30, mis à jour le 28/10/2011 à 06:40

Par La Presse Canadienne

Air Canada tente d'intimider ses pilotes en déposant un avis de contestation auprès du gouvernement fédéral pour démarrer les négociations entre les deux parties en présence d'un médiateur, a affirmé jeudi le président du syndicat des pilotes.

"C'est typique des tactiques de négociation d'Air Canada. Cela vise l'escalade. Franchement, cela a pour but d'intimider", a déclaré en entrevue le capitaine Paul Strachan.

Les 2900 pilotes d'Air Canada ont rejeté en mai, dans une proportion de deux contre un, l'entente de principe conclue avec le transporteur. Leur contrat de travail est échu depuis le 31 mars. Le capitaine Strachan a affirmé qu'il s'affairait depuis à élaborer des propositions qui pourraient servir de base à une nouvelle entente négociée.

Aux prises avec des problèmes internes, l'association des pilotes a eu besoin de temps pour remplacer son président exécutif, réorganiser son équipe de négociateurs et consulter les membres au sujet de ce qu'ils souhaitaient obtenir dans la prochaine convention collective.

M. Strachan a indiqué que la société aérienne avait accusé ses agents de bord, représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), de ne pas savoir ce qu'ils voulaient lorsqu'ils ont rejeté une deuxième entente de principe.

"Nous voulons nous assurer de bien faire les choses cette fois. Une autre vote de ratification raté est la dernière chose que nous souhaitons", a-t-il déclaré.

La semaine dernière, les pilotes d'Air Canada ont proposé de reprendre les discussions, fin novembre. Le transporteur aérien de Montréal a cependant pris de court ses employés, mercredi, en déposant un avis de contestation auprès du gouvernement fédéral.

M. Strachan a indiqué que ses membres étaient déçus que le transporteur ait décidé "d'envenimer" la situation avant le retour à la table des négociations.

La décision d'Air Canada lance le décompte en vue d'une grève éventuelle, même si le gouvernement fédéral a menacé d'intervenir dans le conflit. Le processus de conciliation peut durer jusqu'à 60 jours, à moins qu'il ne soit prolongé. Les parties ont droit à la grève ou au lock-out 21 jours après la fin de la conciliation, mais elles doivent présenter un préavis de 72 heures.

Au cœur des discussions se trouve le désir d'Air Canada de lancer un transporteur à rabais qui, selon la compagnie, créerait de l'emploi pour 462 pilotes, trois fois plus de postes d'agents de bord et quelques emplois pour des employés de soutien.

Air Canada s'apprête à participer, vendredi, à une deuxième séance d'arbitrage, cette fois pour régler un différend avec ses agents de bord. Le transporteur a renoncé à réclamer une contestation judiciaire de la décision d'un autre arbitre qui a tranché en faveur de la mise sur pied d'un régime de retraite hybride pour les nouveaux employés au service à la clientèle.

Les discussions doivent aussi reprendre la semaine prochaine avec les mécaniciens.

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