Le 25 mai 2008, il y a un peu d'Isabelle Tremblay qui s'est posé sur la planète Mars.
Pourtant, la jeune femme de 37 ans, ingénieure en aérospatiale à l'Agence spatiale canadienne à Saint-Hubert, n'a jamais mis les pieds sur la planète rouge. Pas plus qu'aucun humain, d'ailleurs.
Mais le fruit de son travail s'est posé sur Mars, après un voyage de neuf mois dans l'espace, alors que la station météorologique qu'elle avait contribué à concevoir pour la NASA y atterrissait avec succès.
L'objectif de la mission Phoenix était de sonder le sol et l'atmosphère de Mars à la recherche d'indices pour mieux comprendre l'histoire de l'eau sur cette planète.
Munie de capteurs de température, de pression et de vitesse des vents, la station météorologique représentait la contribution du Canada à cette mission internationale.
Au sein du projet, la jeune femme agissait en tant qu'ingénieure de système en chef. C'est elle qui s'assurait que les technologies choisies dans la conception de la station répondaient aux besoins des scientifiques.
Après avoir fonctionné pendant plus de cinq mois dans l'Arctique martien, le module d'atterrissage et la station météorologique ont été paralysés par le gel. Ils y resteront pour toujours.
Après Mars, le Big Bang
Mme Tremblay occupe la même fonction dans son nouveau projet, celui du télescope spatial James Webb. Le successeur de Hubble étudiera les origines de l'univers et la formation des galaxies.
" On va étudier les systèmes planétaires pour voir si certaines planètes pourraient abriter la vie ", raconte-t-elle avec fierté, avant d'ajouter : " Je suis exactement où je voulais être quand j'étais petite. "
L'ingénieure s'explique mal qu'il y ait si peu de femmes en ingénierie. Elle croit que la contribution des ingénieurs se retrouve partout dans le quotidien, donc que tous peuvent y trouver une façon d'y contribuer qui lui ressemble.
Isabelle Tremblay a de plus participé à l'édition 2008-2009 du concours de l'Agence spatiale canadienne visant à sélectionner les deux astronautes qui compléteront l'équipe canadienne. C'est ce concours que Julie Payette avait remporté en 1992. Mme Tremblay s'est classée parmi les 30 premiers candidats, sur un total de 5 351. Un résultat dont elle est très fière !
Fascinée par les sciences et l'exploration spatiale depuis l'enfance, Isabelle Tremblay a renoncé à la médecine et à un travail d'ingénieure en mines et métallurgie pour poursuivre son rêve de jeunesse.
Sa contribution à la science permettra de remonter le temps jusqu'à il y a 100 millions d'années, et d'étudier l'origine et la formation des étoiles, planètes et systèmes solaires. Tout un défi.
