Le baril de Brent passe sous les 60 dollars

Publié le 05/06/2019 à 13:55

Le baril de Brent passe sous les 60 dollars

Publié le 05/06/2019 à 13:55

Par AFP
Un puit de pétrole en mer.

(Photo: 123RF)

Miné ces dernières semaines par la guerre commerciale et le bond des stocks de pétrole aux États-Unis, le baril de Brent, référence européenne, est passé sous les 60 dollars mercredi pour la première fois en quatre mois.

Le baril de Brent pour livraison en août perdait 1,53 dollar à 60,44 dollars à mi-séance à Londres après être brièvement passé sous le seuil symbolique des 60 dollars un peu plus tôt. À New York, le baril de WTI pour livraison en juillet, référence américaine, perdait quant à lui 2,09 dollars à 51,39 dollars.

En petite baisse durant une bonne partie de la séance, les cours ont brutalement plongé après la diffusion du rapport hebdomadaire sur les stocks américains par l'Agence américaine d'informations sur l'énergie (EIA).

Selon ce rapport, les réserves commerciales de brut ont bondi de 6,8 millions de barils dans le pays, les stocks d'essence de 3,2 millions de barils, et ceux d'autres produits distillés de 4,6 millions de barils, tous trois au-dessus des attentes des analystes.

«Le sentiment du marché est qu'on se retrouve avec beaucoup de pétrole et de produits pétroliers entre les mains», a indiqué Kyle Cooper d'IAF Advisors. 

Il ne s'agit pas que d'un phénomène passager: les stocks de pétrole brut ont bondi de 44 millions de barils depuis la mi-mars, et ont atteint cette semaine leur plus haut niveau depuis quasiment deux ans. 

Mais le bond des stocks n'est qu'en partie responsable du mouvement de déprime observé sur le marché du pétrole ces dernières semaines et le plongeon des prix du brut d'environ 20% sur les six dernières semaines.

Dégringolade

Les récentes montées de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et la menace du président américain Donald Trump d'imposer de nouveaux tarifs douaniers punitifs au Mexique, sont également responsables de cette dégringolade. 

Ces menaces, qui font notamment peser de nombreuses incertitudes sur l'avenir de la croissance mondiale, «suggèrent que la croissance de la demande en énergie va ralentir», a estimé Kyle Cooper. 

Cette perspective sombre vient s'ajouter à un contexte général déjà anxiogène: la Banque mondiale a par exemple abaissé nettement mardi ses prévisions de croissance mondiale pour cette année, à 2,6% contre 2,9% estimé en janvier. 

Le Fonds monétaire international (FMI) a quant à lui abaissé mercredi sa prévision de croissance pour la Chine, pays traditionnellement moteur de l'économie mondiale et très gourmand en énergie. 

Dans ce contexte délicat pour la demande de pétrole brut, les investisseurs sont sur leurs gardes avant une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires. Ils doivent se rencontrer dans les prochaines semaines pour décider de renouveler ou non leur accord de limitation de la production après la fin du premier semestre.

«Si le marché continue d'évoluer autour des niveaux actuels au moment de la réunion, le cartel va devoir encore abaisser leur production ou faire face à des prix trop bas», ont estimé les analystes de ING.

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