Le spécialiste du bâtiment Atwill-Morin s'attaque aux États-Unis

Publié le 21/04/2022 à 15:27

Le spécialiste du bâtiment Atwill-Morin s'attaque aux États-Unis

Publié le 21/04/2022 à 15:27

Par François Normand

Le président et chef de la direction du Groupe Atwill-Morin, Matthew Atwill-Morin (en avant, à droite), avec ses frères Mark et Jonathan, qui sont respectivement vice-président des opérations et président de la division Ontario. (Photo: Courtoisie)

Le Groupe Atwill-Morin, un spécialiste en restauration de maçonnerie dans plusieurs secteurs immobiliers, s’attaque au marché du nord-est des États-Unis et des Grands Lacs grâce à l’acquisition de Les Carrières Ducharme.

La montréalaise Atwill-Morin a récemment mis la main sur l’entreprise de Havelock, une municipalité de la Montérégie, adjacente à la frontière américaine. Le coût de la transaction n’a pas été divulgué, mais il s’agirait de la plus importante acquisition dans l’histoire d’Atwill-Morin.

La société montréalaise est un entrepreneur général de troisième génération, spécialisé dans l’enveloppe des bâtiments, les travaux de renforcement structurel et en échafaudage industriel. La PME de Havelock exploite pour sa part des carrières de pierre naturelle au Canada et aux États-Unis, destinée au marché de la construction résidentielle et commerciale.

Les Carrières Ducharme comptait 125 employés. Fort de cette acquisition, Atwill-Morin emploie désormais plus de 800 employés, avec des revenus qui oscillent de 130 à 150 millions de dollars canadiens.

 

Le nerf de la guerre: contrôler sa matière première

En entrevue à Les Affaires, le président et chef de la direction de l’entreprise, Matthew Atwill-Morin, explique que l’acquisition permet une diversification géographique au sud de la frontière des activités de l’entreprise, tout en sécurisant les approvisionnements en pierre naturelle.

«On met la main sur la matière première», insiste l’entrepreneur, en précisant qu'Atwill-Morin achetait de la pierre chez Les Carrières Ducharme avant la transaction.

Comme Les Carrières Ducharme possède ses propres réserves stratégiques, son acquisition permettra à la PME montréalaise de mieux gérer les délais de livraison de ses projets, en plus «de sécuriser les clients» qui peuvent avoir des échéanciers serrés.

Avant la transaction, Atwill-Morin n’avait aucune vente aux États-Unis, et ses marchés étaient situés dans l’Est du Canada.

 

Le Windsor à Montréal, qui gère des salles de bal, figure parmi les bâtiments restaurés par le Groupe Atwill-Morin. (Photo: Courtoisie)

Les Carrières Ducharme réalisait pour sa part 10% de son chiffre d’affaires sur le marché américain, principalement dans les régions de Boston et New York. Au Canada, l’entreprise était présente dans le Grand Toronto, à Montréal, à Québec et dans les Maritimes.

 

De nombreuses opportunités aux États-Unis

Les Carrières Ducharme est un petit joueur sur le marché américain, mais cela représente en même temps un avantage, estime Matthew Atwill-Morin. «Ce sont de nouvelles opportunités d’affaires, c’est ça qui est excitant», dit-il.

La marque Les Carrières Ducharme est prestigieuse au Canada et aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle elle sera préservée malgré la transaction. Cela dit, Nicolas Croteau, vice-président exécutif chez Atwill-Morin, dirigera l’entreprise dans les deux pays.

Aux États-Unis, Atwill-Morin continuera par exemple de cibler les firmes d’architectes pour accroître ses ventes. La PME augmentera également sa force des ventes afin de développer le marché américain, souligne Nicolas Croteau.

«Actuellement, il y a une personne chez Ducharme responsable des États-Unis, mais elle n’est pas consacrée à 100% à ce marché. On aura bientôt au moins une personne dédiée entièrement à y accroître nos ventes», précise-t-il.

Selon les deux dirigeants, deux facteurs permettront à Arwill-Morin se démarquer au sud de la frontière: sa pierre naturelle unique et de qualité ainsi que de son expertise en gestion de projets.

L’entreprise estime d’ailleurs d’être capable de doubler, voire tripler, ses ventes aux États-Unis au cours des cinq prochaines années.

 


 

 

 

 

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