Immobilier : des prix élevés, mais pas surévalués

Publié le 11/04/2011 à 10:37

Immobilier : des prix élevés, mais pas surévalués

Publié le 11/04/2011 à 10:37

Par Léonie Laflamme Savoie

Même si les prix des propriétés immobilières dépassent les moyennes historiques à Montréal et au Québec en général, le marché ne serait pas surévalué, selon les deux experts interrogés par Finance et Investissement.

C'est peut-être difficile à croire, surtout lorsqu'on sait que les prix des propriétés immobilières situées sur le Plateau-Mont-Royal ont augmenté de 20% en un an, mais c'est la réalité, souligne Xavier Footman, spécialiste hypothécaire chez BMO.

« Toutes les propriétés sont évaluées par un évaluateur agréé maintenant, ça laisse peu de place aux spéculateurs, indique ce spécialiste du marché montréalais. En comparaison avec le reste de l'Amérique du Nord, Montréal est l'une des grandes villes les moins chères. C'est moins cher ici qu'à Toronto ou qu'à Vancouver. »

Selon Robert Hogue, économiste principal chez RBC, on assisterait actuellement à un rattrapage des prix. Ces derniers auraient longtemps été sous-évalués, surtout à Montréal où, en moyenne pour l'ensemble de la région, les prix ont gagné 9% en un an: « On pourrait dire qu'on assiste à un retour à un niveau plus normal des prix de l'immobilier ».

Deux tendances pourraient aussi contribuer à expliquer la croissance rapide des prix sur l'île de Montréal, selon Xavier Footman : « Il y a beaucoup d'immigrants français qui arrivent ici avec leurs euros en main, ce qui fait monter les prix, explique-t-il. De plus, on observe un retour des gens qui avaient acheté en 2007 sur la couronne nord de Montréal et qui veulent maintenant revenir sur l'île, ce qui fait aussi monter les prix. »

Étonnamment, ce n'est pas Montréal qui retient l'attention des observateurs du marché immobilier. La ville de Québec a connu une très forte hausse des prix avec une croissance de 16% durant les douze derniers mois se terminant en septembre 2010, rappelle Robert Hogue : « L'économie de la ville de Québec a été peu touchée par la récession parce qu'elle pouvait compter sur des secteurs comme l'assurance et la haute technologie. »

Les deux experts ne s'attendent pas à une correction prochaine de la tendance, que ce soit à Montréal ou au Québec en général : « Les taux hypothécaires ont été très bas durant les dernières années et devraient remonter progressivement, souligne Xavier Footman. La progression des prix devrait éventuellement devenir plus modeste, suivre l'inflation et se situer entre 2% et 5% annuellement. »

Pour qu'il y ait une réelle baisse des prix, il faudrait que la Banque du Canada remonte brusquement ses taux, note Robert Hogue : « La Banque du Canada sait parfaitement que le marché immobilier pourrait être fragilisé si elle agissait trop rapidement. Il y a eu très peu de périodes dans l'histoire où les prix ont chuté de plus de 5%. À chaque fois où ça s'est produit, c'était en raison d'une récession majeure. »

La stabilité à long terme du marché est aussi garantie par le contrôle exercé pas les banques et par le gouvernement : « Il y avait autrefois une tendance des ménages à abuser des périodes d'amortissement prolongées, ce qui leur permettait d'acheter des maisons au-dessus de leurs moyens, soutient Xavier Footman. L'amortissement sur 40 ans est disparu en 2008, celui sur 35 vient tout juste d'être éliminé au profit d'un amortissement sur 30 ans. »

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