Les exportateurs réclament plus de clarté de Québec


Édition du 19 Avril 2014

Les exportateurs réclament plus de clarté de Québec


Édition du 19 Avril 2014

Par François Normand

En croissance en Asie-Paficique, les exportations du Québec traînent la patte aux États-Unis et en Europe, nos deux principaux marchés. C'est pourquoi le gouvernement libéral doit prioritairement aider nos entreprises à commercialiser leurs produits à l'étranger, disent les associations patronales.

Le président du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Yves-Thomas Dorval, estime que Québec pourrait leur fournir plus de renseignements sur les marchés stratégiques. Cela leur permettrait par exemple de mieux se préparer à l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, en 2015-2016.

«Si on veut que le Québec saisisse pleinement le potentiel de cet accord, il faut que nos entreprises soient prêtes avant son entrée en vigueur», dit-il. Par exemple, un fabricant de portes du Québec doit connaître sur le bout des doigts les normes européennes pour vendre ses produits dans l'UE.

La connaissance de la certification REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals) est aussi fondamentale pour exporter en Europe. Un fabricant de stylos doit produire une déclaration détaillant la composition de l'encre. Sans ce document, son produit sera bloqué à la douane.

Pour sa part, Martine Hébert, vice-présidente pour le Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), affirme que le gouvernement libéral peut aider les entreprises à exporter en simplifiant le site d'Export Québec, qu'elle ne juge pas convivial.

«On a l'impression de se trouver devant un édifice qui a 15 portes !» dit-elle, en soulignant que la complexité du site Web du guichet unique du gouvernement peut décourager bien des PME qui songent à exporter.

Selon Audrey Azoulay, directrice des affaires publiques et gouvernementales des Manufacturiers et exportateurs du Québec, le gouvernement doit améliorer les conditions d'affaires au Québec pour stimuler les exportations. Le CPQ et le FCEI sont du même avis, tout en mettant en garde le gouvernement contre la création de programmes de soutien aux entreprises.

«Le Québec compte plus de 160 programmes, dit Martine Hébert. De plus, l'État verse environ quatre milliards de dollars en crédits d'impôt et en subventions aux entreprises par année, soit deux fois plus qu'en Ontario.»

----------

6,8 G$ - Valeur des exportations du Québec vers l'Europe en 2013. C'est 2,2 G$ de moins qu'en 2008. Celles vers les États-Unis étaient de 46,2 G$ en 2013, en hausse, mais toujours inférieures au sommet de 2005 (57,4 G$).
Source: Institut de la statistique du Québec

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.