Discours du Trône: les conservateurs imposent un régime minceur à l'appareil gouvernemental

Publié le 03/03/2010 à 15:28

Discours du Trône: les conservateurs imposent un régime minceur à l'appareil gouvernemental

Publié le 03/03/2010 à 15:28

Par La Presse Canadienne

Le premier ministre du canada, Stephen Harper. Photo: Bloomberg

L'appareil gouvernemental subira une nouvelle cure d'amaigrissement, le gouvernement conservateur entendant limiter l'ensemble des dépenses des programmes fédéraux dans l'espoir d'enrayer un déficit dépassant les 55 milliards $.

Dans un long discours du Trône livré par la gouverneure générale Michaëlle Jean au Sénat mercredi, le gouvernement de Stephen Harper a insisté sur le fait qu'il "scrutera à la loupe" toutes les dépenses ministérielles et gèlera les budgets de fonctionnement des ministères.

Tous les programmes jugés superflus par les conservateurs pourraient donc voir leur budget sabré, mais les soins de santé, l'éducation et les régimes de retraite seront épargnés.

"(Le gouvernement) gèlera les budgets de fonctionnement des ministères, ce qui englobe les salaires, les frais administratifs et les coûts indirects", peut-on lire dans le document.

Le discours, censé donner le ton à la session parlementaire à venir et donner un avant-goût du budget fédéral déposé jeudi, est sans surprise principalement axé sur l'économie.

De l'avis des conservateurs, la fin des programmes de stimulation économique adoptés l'an dernier pour faire face à la récession permettra au gouvernement de faire un premier pas vers l'équilibre budgétaire. La deuxième étape consistera à serrer la ceinture à l'appareil gouvernemental, notamment en limitant les dépenses des programmes, ainsi qu'en gelant symboliquement les salaires des ministres, députés, sénateurs et du premier ministre.

"Les Canadiens vivent selon leurs moyens et s'attendent à ce que leurs gouvernements en fassent autant", est-il écrit.

Au début de son tout premier mandat, Stephen Harper s'était également engagé à couper dans les programmes que son gouvernement ne considérait pas efficaces. Des coupes particulièrement controversées en culture, dans le Programme de contestation judiciaire et au ministère de la Condition féminine avaient par la suite suscité une levée de boucliers dans la population.

Le gouvernement promet de favoriser la création d'emploi, de soutenir la formation des travailleurs et d'investir dans les sciences et les technologies.

Dans un autre ordre d'idée, il s'engage finalement à donner son aval à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, ce qu'il refusait de faire malgré les demandes pressantes des autochtones au pays.

"Notre gouvernement prendra des mesures en vue d'appuyer ce document aspiratoire, dans le respect intégral de la Constitution et des lois du Canada", est-il noté, laissant croire que le document, déjà signé par pratiquement tous les pays de la planète, le sera également par le Canada.

Les conservateurs entendent d'autre part favoriser l'investissement étranger, notamment dans le secteur des mines, des satellites et des télécommunications.

Ils promettent par ailleurs un allègement bureaucratique, en assurant qu'ils démêleront "le dédale de règlements qui complique inutilement l'approbation de projets", notamment dans le secteur de l'environnement. Une restructuration d'Energie atomique du Canada limitée (EACL), placée sous les projecteurs avec la crise des isotopes médicaux, est également au programme.

Le monologue prononcé par la gouverneure générale reprend par ailleurs les thèmes chéris par le gouvernement Harper, comme la famille et la lutte contre le crime. On promet par exemple de bonifier l'aide aux familles monoparentales.

Le gouvernement compte par ailleurs maintenir le cap quant au registre des armes d'épaule, qu'il souhaite toujours abolir. Il a encore l'intention de créer un organisme pancanadien de réglementation des valeurs mobilières, malgré l'opposition farouche du Québec.

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