Crise : l'Union européenne n'offre qu'un soutien moral à la Grèce

Publié le 11/02/2010 à 14:20

Crise : l'Union européenne n'offre qu'un soutien moral à la Grèce

Publié le 11/02/2010 à 14:20

Par La Presse Canadienne

Les leaders de l'Union européenne précisent que tout sera fait pour appuyer la Grèce. Photo : Bloomberg

Les marchés financiers espéraient un plan de sauvetage concret pour la Grèce, ils devront se contenter d'un message de confiance politique: les Vingt-Sept réunis jeudi en sommet à Bruxelles sur la question de la crise budgétaire grecque n'ont fait qu'apporter leur "plein soutien aux efforts du gouvernement grec et à son engagement à prendre toutes les mesures nécessaires" pour réduire de quatre points son déficit cette année.

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Dans leur déclaration finale, les dirigeants de l'Union européenne précisent que tout sera fait pour s'assurer que les "objectifs ambitieux" de la Grèce, inscrits dans le programme de stabilité pour 2010 et les années suivantes, seront respectés.

Les 16 Etats membres de la zone euro "prendront, si nécessaire, des mesures résolues et coordonnées pour assurer la stabilité dans l'ensemble de la zone", concluent-ils, en faisant observer que "le gouvernement grec n'a demandé aucun soutien financier".

Reste qu'en l'absence de garanties financières, la déception prévalait jeudi sur les marchés, les investisseurs ne voyant rien dans cette déclaration de solidarité de l'UE qui puisse les rassurer sur la capacité de la Grèce à faire face à ses prochaines échéances, d'autant qu'Athènes devra emprunter cette année 54 milliards d'euros pour couvrir son déficit budgétaire.

En première ligne dans cette démarche européenne, la France et l'Allemagne -qui détiennent ensemble plus d'un tiers de la dette extérieure grecque- sont "main dans la main" dans le soutien qu'elles apportent à la Grèce, a affirmé le président français Nicolas Sarkozy en clôture de ce sommet informel.

"Nous avons affirmé notre soutien à la Grèce, à la crédibilité que nous accordions aux engagements du gouvernement grec", qui a promis de "faire davantage", a souligné M. Sarkozy au cours d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande Angela Merkel.

"Notre rôle n'est pas (...) de favoriser la spéculation", a souligné le président français, refusant d'entrer dans le détail des mesures envisagées pour faire cesser les mouvements financiers autour d'un défaut de paiement de la Grèce.

"C'est une affaire sérieuse que nous avons traitée sérieusement ensemble, chacun dans son rôle, la Banque centrale européenne, le président stable (Herman Van Rompuy), le président de la Commission (José Manuel Barroso) et l'ensemble des Etats", a-t-il martelé. Selon lui, un double engagement a été pris jeudi: "soutien et solidarité côté européen, rigueur et transparence côté grec".

Mme Merkel a pour sa part reconnu que la "déclaration politique" adoptée par les Vingt-Sept visait à rassurer les marchés financiers sur le fait que "la Grèce a fait le plus important" en s'engageant à réduire, sous surveillance internationale, son déficit public.

"La contribution de la France et de l'Allemagne est importante, elle a un poids important sur les marchés financiers", a insisté la chancelière, ajoutant que les engagements pris par Athènes "sont des choses qui peuvent contribuer à rétablir la confiance".

Présent dans toutes les discussions, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a indiqué que son institution ferait preuve d'une "vigilance permanente" dans la surveillance des engagements pris par le gouvernement grec pour réduire sa dette publique. Il a ajouté que cet exercice de "monitoring" se ferait en collaboration avec la Commission.

Le commissaire Michel Barnier, seul membre français de l'exécutif européen, en charge du Marché intérieur et des services financiers, s'est réjoui que la Commission bénéficie de "l'appui de la Banque centrale européenne, avec l'expertise technique du FMI" pour préserver la stabilité de la zone euro.

"C'est beaucoup plus qu'une simple déclaration politique, c'est un acte de solidarité et de responsabilité", a-t-il estimé.

 

 

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