Que décidera la Banque du Canada?

Publié le 21/04/2009 à 00:00

Que décidera la Banque du Canada?

Publié le 21/04/2009 à 00:00

Faudrait-il baisser à nouveau le taux d’intérêt ou embarquer tout de bond dans le train de l’assouplissement quantitatif pour soutenir l’économie canadienne. La Banque du Canada apportera sa réponse à ce dilemme dans ces deux annonces.

Mise à jour : La banque du Canada baisse son taux à 0,25%

Taux dangereux

À 0,5% le taux d’intérêt de la Banque du Canada flirte avec des seuils dangereux. Plus le taux se rapproche de zéro, moins la baisse est efficace. Ce qui laisse toutes les options ouvertes pour des spéculations sur la prochaine direction de la politique monétaire.

«La Banque du Canada a épuisé ses recettes traditionnelles. Une baisse de 25 points de base serait futile. Elle resserrerait les marges des banques», affirme Avery Shenfeld, économiste en chef à la CIBC.

C’est aussi l’avis de Grant Bishop, économiste à la Banque TD. Il pense «qu’un scénario de taux inchangé est très probable et certainement souhaitable», mais avoue que les paris sont serrés pour savoir si la Banque du Canada ne penchera pas plutôt sur une baisse de taux.

À la BMO, l’économiste Michael Gregory anticipe une baisse de 25 points de base qui ramènera le taux d’intérêt au plancher historique de 0,25%.

Assouplissement quantitatif

Tous comptes faits, les paris sur les taux ne jouent que sur 25 points de base, avec un impact peu significatif. Les paris sur la croissance s’appuient davantage sur l’adoption de la politique d’assouplissement quantitatif conjuguée à des mesures d’assouplissement du crédit. Ces nouveaux outils de la Banque du Canada seront présentés à la revue de politique monétaire jeudi.

L’assouplissement quantitatif, soit un panachage de création monétaire ou encore l’intervention directe sur les marchés du crédit, sont des mesures d’exception qui visent à répondre à la contraction exceptionnelle de l’économie connue à ce jour.

Pour le moment, la référence en matière d’assouplissement quantitatif demeure la direction qu’a adoptée la Réserve fédérale américaine. À Washington, cette méthode a pris des proportions massives.  Ce qui a valu au président de la Réserve féférale le sobriquet de "helicopter Ben" pour le déploiment massif de monnaie dans l'économie américaine.

«Nous ne pensons pas que la Banque du Canada s’abandonnera à la création monétaire dans les mêmes proportions que la Fed», affirme Avery Shenfeld.

Mais la tentation sera tout de même présente. «La Banque du Canada pourrait être tentée de forcer la politique d’assouplissement quantitatif pour revenir à son scénario d’inflation de 2% en 2011», pense Michael Gregory.

Pour l’heure, aucun économiste ne s’est aventuré à tenter de quantifier les montants en jeu dans cet assouplissement quantitatif. Ils discutent plutôt sur la forme que prendra cette politique.

À la CIBC, on estime que l’intervention de la Banque du Canada sera ciblée sur quelques segments prioritaires du marché tels que les taux d’intérêts longs ou les activités de titrisation, tels que le papier commercial.

Michael Gregory de la BMO entrevoit des mesures semblables et anticipe également des mesures portant sur le refinancement de titres émis par le secteur privé.

Perspectives

Ces nouvelles orientations de la politique monétaire seront placées sur le fond de révisions de perspectives de croissance traduisant une détérioration de la conjoncture au Canada.

La Banque du Canada avait surpris en janvier dernier quand elle présentait un scénario de croissance de 3,7% en 2010.

«Ces chiffres s’appuyaient sur une interprétation trop rose de la conjoncture internationale et sur des modèles macro-économiques de soutenue par le stimulus monétaire», explique Avery Shenfeld.

Depuis, le gouverneur Mark Carney s’est ravisé. On s’attend donc à des chiffres plus modérés qui ne surprendront personne.

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

25/04/2024 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

25/04/2024 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

25/04/2024 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.