Ottawa demande à l'UE d'abandonner ses subventions aux produits agricoles

Publié le 26/10/2009 à 06:53

Ottawa demande à l'UE d'abandonner ses subventions aux produits agricoles

Publié le 26/10/2009 à 06:53

Par La Presse Canadienne

Stockwell Day. Photo: Bloomberg

Le Canada a demandé aux pays de l'Union européenne d'abandonner leurs subventions aux produits agricoles au cours de pourparlers destinés à parvenir à un accord de libre-échange.

La semaine dernière, des représentants canadiens et européens ont complété leur première ronde de pourparlers officiels en vue d'une entente bilatérale. Les pays européens veulent quant à eux que le Canada se débarrasse du système de gestion des approvisionnements pour les produits laitiers, de volailles et d'oeufs.

Mais le ministre du Commerce, Stockwell Day, a maintenu que cette idée n'était pas envisagée, ajoutant qu'elle comptait parmi les choses que le Canada ne négociait pas. «Nous avons conclu de nombreuses ententes bilatérales ou multilatérales selon cet arrangement et c'est comme cela que nous procédons avec celle-ci», a réitéré M. Day. Par ailleurs, certains experts affirment qu'avec une telle attitude, il sera pratiquement impossible de parvenir à une entente.

Ils soutiennent aussi que ces pourparlers représentent une perte de temps et d'argent. Selon le professeur Michael Hart, du Centre de droit et de politique commerciale de l'Université Carleton, les discussions ne sont rien d'autre qu'un exercice politique. «Ce qui est négociable ne vaut pas la peine, et ce qui vaut la peine n'est pas négociable», a-t-il illustré le chercheur.

Le ministre du Commerce du Canada avait qualifié ces échanges de difficiles mais productifs. M. Day a affirmé que les subventions européennes faussaient les échanges. Il veut ainsi qu'elles soient réduites ou tout simplement éliminées.

Le Canada espère parvenir à une entente d'ici à deux ans. Un collègue de M. Hart à l'Université de Carleton, Ian Lee, estime également que les retombées économiques d'une entente avec l'Union européenne peuvent être considérées comme insignifiantes.

À l'heure actuelle, la relation commerciale entre les deux entités est chiffrée à environ 40 milliards $. La nouvelle entente pourrait faire gonfler ce montant d'environ 15 milliards $. Néanmoins, M. Lee croit qu'un nouvel accord de libre-échange avec les Européens pourrait jetter les bases de négociations commerciales avec de nouveaux pays, particulièrement en Amérique latine et en Asie. Cela pourrait même ouvrir la voie à un nouvel accord de libre-échange en Amérique du Nord si les Etats-Unis se décidaient à réouvrir l'ALENA. «Nous devrions essayer puisque cela créera un précédent», a ajouté M. Lee.

Ce genre de discussions effraie le Conseil des Canadiens, qui s'inquiète que les pourparlers entre le Canada et l'Union européenne ouvre la porte à la privatisation des infrastructures publiques. Selon l'organisme, dès que l'on dira «oui» à l'Europe, les États-Unis ne seront pas loin derrière et réclameront un traitement équivalent.

M. Day a quant à lui défendu les pourparlers, affirmant que les parties négociantes étaient très motivées et qu'une entente pouvait mener à une hausse de l'activité économique au Canada ainsi qu'à la création de nombreux emplois.

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