«Il faut se montrer insensible aux critiques» - Jean-Claude Marcourt, vice-président et ministre wallon de l'Économie

Publié le 15/06/2013 à 00:00, mis à jour le 18/06/2013 à 16:38

«Il faut se montrer insensible aux critiques» - Jean-Claude Marcourt, vice-président et ministre wallon de l'Économie

Publié le 15/06/2013 à 00:00, mis à jour le 18/06/2013 à 16:38

«Ça ne sert à rien de dépenser beaucoup d'argent pendant deux ans et de tout arrêter», dit Jean-Claude Marcourt, vice-président et ministre wallon de l'Économie et des PME. (Photo: Jérôme Lavallée)

Interview avec Jean-Claude Marcourt, considéré comme le père du plan Marshall de Wallonie.

LES AFFAIRES - Depuis 2005, le plan Marshall et les pôles priorisés ont profité d'investissements publics colossaux, de quatre milliards d'euros. Ces dépenses sont-elles remises en question ?

Jean-Claude Marcourt - Non. Il est clair que la crise économique est douloureuse pour une partie de la population. Mais ça ne remet pas en cause son adhésion au plan initial. Il y a aujourd'hui, en Wallonie, un sentiment que l'avenir de la région repose sur la croissance des entreprises, la richesse générée par ces entreprises et leur capacité de créer des emplois.

L.A. - Après huit ans, est-ce que le plan Marshall fait face à une lassitude de la population ou de l'appareil politique ?

J.-C.M. - Pas vraiment. Il y a une volonté de poursuivre le plan Marshall. Je crois que le temps économique ne répond pas au temps politique, et qu'il est vain d'essayer de synchroniser les deux. Les changements économiques se déroulent toujours plus lentement qu'espéré. Un des grands fondements des opérateurs économiques est la continuité dans l'action. Ça ne sert à rien de dépenser beaucoup d'argent pendant deux ans et de tout arrêter. Il faut avoir des politiques de soutien jusqu'à ce que le besoin s'épuise. Bref, je crois qu'il devra y avoir un troisième plan Marshall en 2014-2019.

L.A. - Quels obstacles ce chantier a-t-il affrontés ?

J.-C.M. - Je vous donnerai deux exemples. Le premier est la rigidité des choses. Les gens et donc les organisations qu'ils dirigent ont peur du changement. Ça oui, il y a une formidable résistance au changement ! Le deuxième obstacle qui s'est posé est celui de l'attractivité. Comme le premier plan Marshall (2005-2009) a bien fonctionné, tout le monde s'est mis à vouloir faire partie de la deuxième mouture (plan Marshall 2.vert), ce qui a fait en sorte que sa lisibilité était moins forte que celle du premier. J'aimerais, à l'avenir, que l'on retrouve une plus grande sélectivité.

L.A. - Quel est le problème ? Cette mobilisation est pourtant un signe d'adhésion, non ?

J.-C.M. - Vous avez raison. D'autant que c'est légitime. Comme le plan Marshall a été considéré comme prioritaire, tout le monde a voulu faire partie de cette priorité. Toutefois, je pense qu'il faut garder en tête qu'un plan économique n'a pas pour mission de soutenir l'ensemble de l'économie d'un pays, mais plutôt celle de soutenir un certain nombre d'axes précis qui sauront ensuite tirer l'ensemble de l'économie vers le haut.

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