Marc Dalpé, l'un des neuf conseillers congédiés par Desjardins
Valeurs mobilières Desjardins vient de congédier neuf de ses courtiers, dont les conseillers Marc Dalpé et Jean-Marc Milette, qui avaient charge de l'une, sinon de la plus importante de ses équipes de placement. Le congédiement survient pour des transactions non déclarées qui touchent des comptes aux Bahamas.
"Nous pouvons confirmer que neuf courtiers ne sont plus à notre emploi, mais nous ne dévoilons pas les identités", a indiqué le porte-parole de Desjardins, André Chapleau.
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Les Affaires a toutefois appris que les conseillers financiers Marc Dalpé et Jean-Marc Milette sont du nombre. Ces deux associés étaient aux commandes de la boîte Dalpé-Milette et étaient réputés être à la tête de la plus importante équipe de courtiers de Valeurs mobilières Desjardins. À l'automne 2010, dans un article de The Gazette, Marc Dalpé confiait que son actif sous gestion s'élevait à 800 M$.
En mars 2010, un article de La Presse mettait au nombre de ses clients la chanteuse Ginette Reno, le chroniqueur Réjean Tremblay et la sextuple médaillée olympique Clara Hughes.
Desjardins a indiqué jeudi que les comptes de ses clients n'avaient subi aucune perte financière à la suite des activités des courtiers remerciés. Son porte-parole a dit ne pas non plus croire qu'ils en aient subi par l'entremise de placements non déclarés ayant échappé à sa supervision.
Le congédiement de ces conseillers survient en effet en raison de leur omission de se conformer à une règle qui prévoit qu'un courtier doit déclarer à son employeur s'il détient des comptes à l'extérieur de son entreprise. La règle vise à ce que les services de conformité puissent aussi contrôler ces comptes. Les neuf courtiers auraient omis de faire ces déclarations.
C'est un courriel en provenance des Bahamas, il y a un mois, qui a mis la puce à l'oreille de Desjardins sur les activités de courtage non déclarées.
Une vérification des courriels des conseillers a ensuite été effectuée ce qui a amené à la séparation.
« Quand un courtier effectue des activités à l’extérieur de sa boîte, sans le dire, on échappe à tout contrôle de nous, d’une part, et c’est inadmissible. D’autre part, on demande à ces gens-là, année après année, d’attester de façon officielle qu’ils ne détiennent pas de comptes ou qu’ils font d’activités à l’extérieur de la firme (VMD). Or, on s’est rendu compte qu’année après année, ils signaient attestant qu’ils n’avaient pas d’activités à l’extérieur de la firme alors qu’ils en avaient. C’est un bris de confiance qui en a résulté. Il n’y a aucune question de fraude ou de malversation ou de quoi que ce soit, mais ce sont des manquements importants à l’éthique et la déontologie. Chez VMD ce sont des choses non négociables et c’est la raison pour laquelle on a dû se défaire des services de ces personnes-là », explique André Chapleau.
VMD a informé l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières OCRCVM, de même que l’AMF, de ces activités « contraires aux pratiques de l’industrie ». La règle de l’OCRCVM qui aurait été violée selon le Mouvement Desjardins est à la règle 29.1, qui stipule notamment que les employés d’un courtier « sont tenus d'observer des normes élevées d'éthique et de conduite professionnelles dans l'exercice de leur activité ».
L’OCRCVM confirme avoir reçu les informations par rapport au dossier. « On va prendre les actions réglementaires qui seront requises », indique Carmen Crépin est vice-présidente pour le Québec à l’organisme.
Guillaume Poulin et François Pouliot
