Si l’on en croit le président d’Airbus, Tom Enders, le CSeries de Bombardier n’est pas mieux que mort et enterré.

Dans une longue interview accordée à un magazine économique français, le président de l’avionneur européen ne passe pas par quatre chemins pour annoncer la victoire du NEO sur le CSeries.

«Le NEO va-t-il tuer dans l’œuf la nouvelle gamme de moyens-courriers CSeries de Bombardier?» a demandé le journaliste Vincent Lamigeon, du magazine Challenges.

Le président y est allé d’une réponse on ne peut plus assassine : «Cela va certainement être le cas et c’est fait pour».

Cette première phrase est immédiatement suivie d’une tentative d’explication du président. «Le NEO, poursuit-il, fait partie de la famille de l’A320, un vrai succès commercial avec plus de 4 600 avions en service. C’est un programme très peu risqué en termes de développement industriel et l’A320 NEO apportera tout simplement la performance la meilleure.»

Ce nouvel appareil d’Airbus est certainement le plus sérieux concurrent du CSeries de Bombardier actuellement. De taille similaire, cet appareil sera également équipé des mêmes moteurs que le CSeries : la turbosoufflante à réducteur de Pratt & Whitney.

Si la supériorité technique du NEO d’Airbus reste à démontrer face au CSeries, sur le plan commercial elle ne semble pour le moment ne faire aucun doute. De fait, en quelques mois à peine, l’avionneur européen a récolté pas moins de 332 commandes, comparativement à seulement 90 pour le CSeries, de Bombardier.

«Bonne chance» avec les Chinois

Questionné sur la possibilité que l’accord de collaboration que Bombardier a signé avec Comac, un avionneur chinois, puisse inspirer Airbus, son président a choisi de souhaiter bonne chance à son vis-à-vis canadien.

«Je ne connais pas les motivations de mon collègue Pierre Beaudoin (président de Bombardier, NDLR), il faudra lui demander. Je lui souhaite bonne chance!»

Une telle alliance serait-elle possible avec la brésilienne Embraer? Pas pour l’instant, semble-t-il.

«La question de la consolidation me semble, à l’heure actuelle, prématurée, répond-il. Airbus est en position de force, leader en termes de livraisons et de parts de marché. Il n’y a pas de raison de craindre la concurrence qui émerge, surtout après le lancement du NEO.»

C'est demain matin qu'aura lieu, à Montréal,  l'assemblée annuelle des actionnaires de Bombardier.