La patron de Bell Helicopter-Textron table sur l'esprit d'équipe

Publié le 12/03/2005 à 00:00

La patron de Bell Helicopter-Textron table sur l'esprit d'équipe

Publié le 12/03/2005 à 00:00

*** - Texte publié à l'origine, en mars 2005, dans le journal Les Affaires et LesAffaires.com - ***

Il rêvait d'être astronaute à la place de Marc Garneau, au début des années 1980, alors qu'il était dans la jeune trentaine. L'ingénieur d'essai en vol gravira plutôt les échelons jusqu'au poste de président d'une des entreprises les plus en vue du Québec, Bell Helicopter Textron Canada.

Et dernièrement, Jacques St-Laurent ne pouvait rêver mieux : le siège social texan de Bell Helicopter a confié à l'usine de Mirabel la conception et la réalisation d'une nouvelle famille d'hélicoptères commerciaux. Baptisé MAPL (pour Modular Affordable Product Line), le projet, d'une valeur de 700 M$ en 12 ans, donnera du travail à 600 employés pendant une quinzaine d'années.

Il s'agit de tout un revirement pour cette usine qui, dès la fin de sa construction au milieu des années 80, voyait son avenir compromis. Pendant deux ans, une équipe d'ingénieurs planchent sur la conception d'un nouveau modèle (le Bell 400), destiné au transport de personnel sur les plateformes de forage. Mais survient un effondrement inattendu du prix du pétrole et, conséquemment, un ralentissement des activités d'exploration pétrolière.

L'aventure québécoise dans la conception d'hélicoptères aurait pu s'arrêter là, mais la direction américaine transfère un à un les mandats de fabrication de ses appareils commerciaux à son équipe du Québec. 

Pour le bien de tous

M. St-Laurent a pris la relève de Paul Constanzo aux commandes de la filiale canadienne, il y a deux ans. Il était entré chez Bell Helicopter en 1984, après une dizaine d'années dans les Forces armées canadiennes.

M. St-Laurent ne tarit pas d'éloge pour les 1 400 travailleurs de Mirabel, dont 250 ingénieurs. D'autant plus qu'il estime que la qualité de la production de Mirabel est le résultat des petits et grands choix quotidiens faits par les travailleurs. "Sans cet engagement remarqué, c'est évident que malgré l'aide gouvernementale [230 M$ de prêts remboursables par redevances sur les ventes], Bell n'aurait pas choisi de confier le MAPL à Mirabel."

M. St-Laurent est décrit comme un homme sensible, doté d'habiletés de communication hors du commun. D'ailleurs, ces qualités ne seraient pas étrangères à la décision récente des employés de l'usine de tourner le dos aux approches d'une centrale syndicale - fait rarissime dans l'industrie.

"C'est le genre de gars qui réussit à faire en sorte que deux personnalités qui ne s'aiment pas au début arrivent à travailler ensemble sur un projet d'importance", affirme un collègue de longue date, Michel Legault, directeur du développement des affaires.

Modeste, M. St-Laurent se décrit d'abord comme un "bon généraliste, sans plus" qui, en raison de ses longues années d'expérience dans différentes fonctions, possède une bonne compréhension de l'entreprise.

"La dynamique de l'entreprise, la passion, la polyvalence de chacun font toute la différence, dit-il. Ici, il est inacceptable que la bonne performance d'un département se fasse aux dépens de celle d'un autre. Tout le monde doit travailler pour le bien commun."

De nombreux fournisseurs

Depuis 1986, plus de 2 800 appareils ont été fabriqués à Mirabel. La liste des fournisseurs canadiens, qui se limitait à Pratt & Whitney au début, dépasse maintenant la centaine, dont la moitié au moins (Héroux-Devtek, Thales, etc.) sont situés au Québec.

C'est sur cette base que continuera de s'appuyer M. St-Laurent pour donner vie à la famille d'appareils MAPL. Depuis plusieurs mois déjà, 80 personnes à Mirabel travaillent à ce projet. Avant longtemps, ils devraient être plus de 200, si l'on se fie aux 250 postes que l'entreprise affichait il y a un mois.

"La main-d'oeuvre de qualité n'est pas difficile à trouver dans la région. Ce qui est plus compliqué, c'est la quantité", dit M. St-Laurent.

Le premier appareil de la nouvelle famille doit être livré avant la fin de 2007. Le coût de chaque appareil approche de 4 M$ US. Entre-temps, celui qui recevait l'automne dernier le prix Performance-gestionnaire de l'École des Sciences de la gestion de l'UQAM espère contribuer à une plus grande mobilisation du secteur de l'aérospatiale au Québec.

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