À qui appartiennent les objets récurés dans le Titanic?

Publié le 26/03/2009 à 00:00

À qui appartiennent les objets récurés dans le Titanic?

Publié le 26/03/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne

La juge de district Rebecca Beach Smith, spécialiste du droit maritime, a déjà annoncé la couleur en qualifiant l'épave du Titanic de "trésor international". Dans sa décision, elle devrait se prononcer contre toute dispersion des biens récupérés et en faveur du maintien en l'état de cette collection afin de la rendre accessible au public.

Ce jugement tranchera une bonne fois pour toutes la bataille juridique qui a débuté en 1985 lorsqu'une équipe d'explorateurs de grands fonds marins a découvert la plus célèbre épave au monde. La compagnie RMS Titanic (RMST), à l'origine de la découverte et du sauvetage du paquebot, souhaite que le tribunal de Norfolk (Virginie) lui accorde un droit limité de propriété sur les biens.

Si la juge Smith va dans le sens d'une protection générale, cela évitera de voir les 5.900 objets -pièces de porcelaine, effets personnels, accessoires du navire, vêtements, chaussures et autres partitions de musique- de finir dans les mains d'un collectionneur privé ou à l'encan d'une maison d'enchères londonienne, comme cela a déjà été le cas de quelques biens du Titanic.

Dans le même temps, la juge Smith, avec l'aide d'un groupe d'avocats du gouvernement américain, travaille à la rédaction de conventions internationales en vue de contrôler strictement toute activité future autour de l'épave du Titanic, qui repose par 4.000 mètres de fond dans l'océan Atlantique, site où il a fait naufrage le 15 avril 1912 après avoir percuté un iceberg.

Alors que des signes de détérioration du navire se font jour, experts et gouvernement cherchent à préserver de façon adéquate l'inviolabilité du Titanic en tant que mémorial dédié aux 1.522 victimes qui ont péri il y a 97 ans.

"Pour l'essentiel, la valeur du Titanic tient à son histoire, et non à un certain tas d'or, d'argent et de bijoux", a expliqué Ole Varmer, avocat de l'Administration nationale océanique et atmosphérique (NOAA), une agence gouvernementale américaine qui a élaboré une liste d'instructions et de principes à suivre dans le cas du Titanic.

Parce que le Titanic a fait naufrage dans les eaux internationales de l'Atlantique-Nord -au large de Terre-Neuve- et que les propriétaires du navire ont disparu depuis longtemps, le site de l'épave et ses biens font l'objet d'une bataille juridique depuis la découverte du paquebot englouti il y a 24 ans par une équipe internationale conduite par l'océanographe Robert Ballard.

La société RMST, qui a récupéré les biens contenus dans le Titanic au cours de six plongées, fait office de représentant légal. Les tribunaux ont déclaré RMST "sauveteur en possession", ce qui lui donne les droits exclusifs de sauvetage du Titanic, mais ont explicitement stipulé qu'elle n'est pas propriétaire de l'épave ni des 5.900 biens récupérés à l'intérieur.

Aujourd'hui, au titre de compensation pour ses efforts de sauvetage, RMST cherche à obtenir de la justice un droit de propriété limité sur les biens récupérés. Dans sa requête déposée au tribunal, la société a estimé la juste valeur de marché de la collection à 110,9 millions de dollars. RMST précise que l'exposition itinérante de la collection du Titanic a déjà attiré quelque 33 millions de visiteurs à travers le monde, mais que les recettes tirées de cette exposition sont inférieures au coût de la récupération et de la conservation des biens.

Si la justice lui donne raison, RMST pourrait revendre la collection dans son ensemble à un musée avec l'accord du tribunal.

Sur Internet:

RMST Inc.: http://www.titanic-online.com

 

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