L'exotisme à portée de la main

Publié le 24/02/2011 à 00:00, mis à jour le 25/02/2011 à 16:35

L'exotisme à portée de la main

Publié le 24/02/2011 à 00:00, mis à jour le 25/02/2011 à 16:35

Par leur vitalité, les vins du comté de Prince-Edward, en Ontario, traduisent à merveille le caractère des terroirs septentrionaux.

L'invitation était lancée : " Viens me rejoindre à Belleville, tu vas adorer. Non seulement le paysage est superbe, mais les vins sont super bons ! " Premier a priori : en quoi le littoral du lac Ontario peut-il être charmant en janvier ? Second a priori : comment peut-on faire de " super bons vins " à 350 kilomètres au sud-ouest de Montréal ? La réponse, 3 h 45 de train et quelques kilomètres de voiture plus tard : deux journées captivantes et plusieurs idées reçues balayées.

La viticulture n'est pas un phénomène récent dans le comté de Prince Edward. On estime que la vigne aurait été introduite dès la seconde moitié du 19e siècle dans cette région située à mi-chemin entre Montréal et Niagara-on-the-Lake. Ce n'est toutefois que depuis une dizaine d'années que le County peut prétendre à une viticulture sérieuse. Le premier vignoble a été planté au milieu des années 1990, à l'est du village de Picton. On en compte aujourd'hui une trentaine, qui se partagent quelque 350 hectares de vignes, ce qui en fait la deuxième région viticole en importance de la province, après la péninsule de Niagara.

Plusieurs wineries sont nées sous l'impulsion d'investisseurs fortunés venus d'Ottawa et de Toronto, mais aussi de quelques passionnés qui ont bâti à échelle humaine des domaines viticoles fort prometteurs. Parmi eux, Norman Hardie, un ancien sommelier qui, après avoir sillonné trois continents pour approfondir sa connaissance du cépage pinot noir, est rentré au pays pour fonder son domaine éponyme à Wellington, près du secteur réputé de Hillier. Ses vignes n'ont pas encore dix ans, mais Norman Hardie en tire déjà des vins d'envergure internationale dont la vitalité et les saveurs cristallines, bien au-delà du simple goût du cépage, traduisent à merveille le caractère singulier des terroirs septentrionaux. Des vins d'exception ; à la fois multidimensionnels et digestes.

Il est 16 h, les derniers rayons de soleil annoncent la fin d'un séjour trop bref et jettent sur l'immensité du lac Ontario des reflets orangés, qui contrastent heureusement avec le froid de cette journée d'hiver et lui prêtent une allure quasi féerique. Imaginez ce que cela peut donner avec le retour des beaux jours...

La production du comté de Prince Edward étant encore limitée, aucun vin n'est actuellement offert à la SAQ. Les curieux pourront trouver un choix plus vaste dans les magasins LCBO (www.lcbo.com) ou en importation privée.

DU VIN ET DES GENS

Stratus, Wildass, White 2006, Niagara Peninsula

(11 098 293:23,95 $)

Wildass est la deuxième étiquette de Stratus, une winery ultramoderne menée avec brio par Jean- Laurent Groux. Un assemblage inusité de chardonnay, de sauvignon blanc et de sémillon donne un vin original, à la fois riche en saveurs de fruits mûrs et pourtant frais et désaltérant.

Norman Hardie, Chardonnay 2008, Prince Edward County (Importation privée : 39,95 $)

Bien qu'il soit avant tout connu pour ses vins de pinot noir, Norman Hardie élabore aussi un chardonnay élégant, boisé et soutenu par une belle acidité qui met en relief ses fines tonalités minérales. À boire sans se presser au cours des cinq prochaines années.

Agence : Vinealis

www.vinealis.qc.ca

L'ALTERNATIVE...

Le Clos Jordanne, Pinot noir 2007, Village Reserve, Niagara Peninsula (10 745 487:26,15 $)

Le roi des cépages de Bourgogne, avec le chardonnay, le pinot noir s'enracine désormais dans plusieurs régions du Nouveau Monde, dont la péninsule de Niagara. Bien qu'encore jeune, le vignoble donne déjà d'excellents vins qui rivalisent avec des appellations plus prestigieuses de France et d'ailleurs. Ce pinot noir élaboré par le Montréalais Thomas Bachelder en est un bel exemple. On a su éviter les excès de concentration et de bois pour privilégier l'éclat fruité naturel, la délicatesse et la texture suave du cépage. À ce prix, il vaut bien des bourgognes génériques.

Nadia Fournier est coauteure du Guide du vin 2011 et porte-parole du Salon des importations privées (raspipav.com)

nadia.fournier@transcontinental.ca

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