Nouveau dilemme pour la BCE sur la dette grecque

Publié le 25/01/2012 à 11:21, mis à jour le 16/10/2013 à 21:37

Nouveau dilemme pour la BCE sur la dette grecque

Publié le 25/01/2012 à 11:21, mis à jour le 16/10/2013 à 21:37

Par AFP

La Banque centrale européenne (BCE), opposée dès le départ à une restructuration de la dette d'Athènes impliquant les créanciers privés, fait la sourde oreille aux appels à subir des pertes sur ses propres avoirs grecs.

La BCE détient 45 milliards de dette grecque, acquise sur le marché secondaire, selon un banquier central de la zone euro. En acceptant par exemple une décote de 50%, comme les créanciers privés, elle perdrait, ou plutôt l'Eurosystème (BCE + les 17 banques centrales des pays de la zone euro) perdrait, environ 20 milliards d'euros.

Ce n'est toutefois pas cette perspective qui justifie sa position, mais la crainte d'une crise de confiance des investisseurs envers la zone euro, s'accordent à dire économistes et banquiers centraux.

Une perte de ce niveau serait en effet tout à fait gérable, selon Marie Diron, économiste du cabinet de conseil Ernst&Young. La BCE a le monopole d'imprimer la monnaie et ne peut pas faire faillite. En revanche, elle serait sans doute contrainte à une recapitalisation, c'est-à-dire au final un appel aux contribuables européens.

Pour l'ancien président de la BCE, le Français Jean-Claude Trichet, réclamer aux créanciers privés qu'ils renoncent à une partie de leur argent, c'était mettre le doigt dans un engrenage néfaste.

Une position partagée par son successeur Mario Draghi. Il met en cause cette décision, prise en juillet par les responsables politiques européens, dans l'aggravation de la crise de la dette à l'automne.

Effectivement, analyse Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg, "cela a constitué un précédent dangereux (...) Cela a déclenché une contagion massive à partir de juillet", avec l'Italie et l'Espagne à leur tour dans la ligne de mire des marchés, mais aussi la France ou l'Autriche contraintes de payer des taux plus élevés pour leurs emprunts.

La BCE peut craindre aussi, si elle accepte de faire un geste dans le cas grec, de se voir demander la même chose pour d'autres pays, elle qui détient actuellement 219 milliards d'euros de dette grecque, irlandaise, portugaise, italienne et espagnole en vertu de son programme de rachat d'obligations publiques.

Ce programme, lancé à contrecoeur en mai 2010 au début du psychodrame grec, reste très critiqué en son sein. La Banque centrale allemande (Bundesbank) y voit un moyen détourné de financer les Etats de la zone euro surendettés, ce qui est interdit par les traités.

"La BCE ne participera pas volontairement au PSI (restructuration de la dette, ndlr). Ce serait financer les Etats, ce qui est interdit par ses statuts. Mais si elle y est obligée, cela signifierait que le programme (de rachats d'obligations) est contre-productif", a jugé un banquier central de la zone euro, laissant entendre que la BCE pourrait alors se montrer plus réticente encore à racheter des obligations des Etats en difficulté.

Pour toutes ces raisons, Christian Schulz juge que la BCE continuera de résister.

Cependant, si la Grèce adopte une clause d'action collective (CAC), comme elle menacé de le faire, il sera difficile pour elle de persister dans son refus, juge Stephane Deo, économiste de UBS. Athènes pourrait avoir recours à une telle clause obliger tous ses créanciers à prendre part au PSI, censé jusqu'ici se faire sur la base du volontariat.

Si la BCE se soustrait à une telle clause obligatoire, les investisseurs privés pourraient se sentir lésés et l'institution se heurter à des questions de légalité, une "situation pas très plaisante", juge M. Deo.

Quoiqu'il en soit, si la "BCE participe, ce sera une mauvaise décision. Si elle ne participe pas, ce sera une mauvaise décision", résume-t-il.

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