Effondrement de l'Islande: un ex-Premier ministre jugé

Publié le 05/09/2011 à 08:18, mis à jour le 18/10/2013 à 07:53

Effondrement de l'Islande: un ex-Premier ministre jugé

Publié le 05/09/2011 à 08:18, mis à jour le 18/10/2013 à 07:53

Par AFP

Le procès de l'ex-Premier ministre islandais, Geir Haarde, pour sa responsabilité dans l'effondrement du système financier de l'Islande en 2008, quand il en dirigeait le gouvernement, s'est ouvert lundi à Reykjavik devant un tribunal spécial.

Portant un costume sombre et une cravate bleue, M. Haarde, 60 ans, est arrivé accompagné de son épouse et visiblement détendu à la maison de la Culture, choisie pour abriter la Landsdomur, unique cour habilitée à juger ministres ou ex-ministres, a constaté un journaliste de l'AFP.

La Landsdomur n'avait jamais été convoquée avant cette affaire qualifiée de "farce" par l'accusé dont la défense va demander l'abandon des poursuites.

Sur décision du Parlement (Althingi), M. Haarde est le seul responsable politique islandais à comparaître devant la justice pour répondre de son éventuelle responsabilité au cours de la crise financière qui a conduit à l'effondrement des grandes banques islandaises.

Pour ses avocats, cela constitue une "absence d'équité face à la loi" qui doit mener à l'abandon des poursuites, selon un document transmis par la défense à l'AFP.

"En n'inculpant qu'une seule personne, sur des bases arbitraires, sans fondement objectif ni raison légale, nous affirmons que l'Althingi a enfreint (...) la Constitution islandaise qui prévoit un traitement équitable devant la loi", indique la défense. Elle rappelle qu'une commission parlementaire chargée de déterminer des responsabilités individuelles des membres du gouvernement avait en effet proposé "l'inculpation de quatre personnes".

La défense entend également disqualifier le procureur de l'Althingi ainsi que son enquête en soulignant notamment qu'il n'y avait "pas eu de réelle enquête criminelle" et que "l'acte d'accusation n'est pas clair et les charges pas suffisamment précises vis à vis de la loi".

Lors d'un entretien accordé à l'AFP en juillet, M. Haarde avait qualifié ce procès de "farce politique mise en scène par de vieux ennemis politiques".

"Nous avons sauvé le pays de la banqueroute", avait-il insisté, affirmant que si son gouvernement et lui avaient agi différemment lorsque les banques se sont retrouvées en faillite en 2008, l'économie nationale serait tombée encore bien plus bas.

Quand le secteur financier islandais hypertrophié a implosé, les trois principales banques du pays détenaient à elles seules des actifs équivalents à 923% du Produit intérieur brut (PIB) de l'Islande.

"Nous avons été obligés de les abandonner. Elles ont fait faillite. Et il se trouve maintenant que c'est ce qu'il fallait faire", est convaincu M. Haarde.

"Le système banquier s'est bien effondré, mais l'économie réelle, l'ensemble des capacités productrices du pays sont restées intactes et fonctionnent toujours", soulignait-il.

Professeur de sciences politiques à l'Université d'Islande à Reykjavik, Gunnar Helgi Kristinsson estime que "magouilles et histoires personnelles ont pesé lourd" dans les ennuis actuels de M. Haarde.

L'actuel ministre des Finances Steingrimur Sigfusson, chef du parti Gauche Vert, a ouvertement reproché à M. Haarde l'absence de mesures pour "minimiser les dégâts" de la crise. Il a assuré à l'AFP que son appréciation n'avait "rien de politique ou de personnel".

Chef du Parti de l'Indépendance (droite) qui dirigeait le pays depuis le milieu de 2006, M. Haarde a dû quitter le pouvoir début 2009 pour apaiser la colère populaire liée à la crise et à la profonde récession qu'elle a provoquée.

L'économie du pays est revenue, depuis, à la croissance et les observateurs estiment que le pays pourrait se passer des dernières tranches d'un prêt accordé par le FMI.

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