Croissance et Grèce: l'Europe veut en finir avec la crise

Publié le 01/03/2012 à 10:35, mis à jour le 15/10/2013 à 14:23

Croissance et Grèce: l'Europe veut en finir avec la crise

Publié le 01/03/2012 à 10:35, mis à jour le 15/10/2013 à 14:23

Par AFP

L'Europe veut tenter jeudi de tourner la page de la crise de la dette en mettant sur les rails le nouveau plan de sauvetage de la Grèce et en explorant les moyens de doper leur croissance en berne, face à des opinions exaspérées par l'austérité.

Les 27 dirigeants de l'UE se réunissent à partir de 18H00 (17H00 GMT) à Bruxelles pour un sommet de deux jours.

Ce conclave a été précédé d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro pour faire le point sur les réformes en Grèce, après l'accord de principe qu'ils ont donné pour le second plan d'aide au pays.

"La Grèce a fait des progrès. C'est la raison pour laquelle je pense que nous allons faire un grand pas en avant aujourd'hui", a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, à son arrivée à la réunion avec ses homologues.

Si les ministres de l'Eurogroupe jugent qu'Athènes a bien adopté ces derniers jours les mesures d'économies et les réformes demandées comme condition "préalable" au versement de l'aide, le processus menant au déblocage --au moins partiel-- de l'enveloppe pourrait être déclenché dans la journée. Il faudra encore attendre avant un feu vert définitif pour le décaissement.

Le parlement grec a adopté à temps dans la nuit de mercredi à jeudi des réductions importantes des dépenses de santé, comme exigé par ses créanciers pour bénéficier du nouveau plan d'aide qui prévoit notamment 130 milliards d'euros d'aide publique et un effacement partiel de la dette du pays de 107 milliards d'euros.

Représenté à la réunion de l'Eurogroupe, le Fonds monétaire international (FMI) s'est lui aussi montré optimiste.

"Pour le moment j'ai une impression assez positive du gros travail qui a été fait", a dit sa directrice générale, Christine Lagarde.

En revanche, les Pays-Bas ont tempéré les attentes. "Il n'est pas certain" que la Grèce ait rempli toutes les conditions, a déclaré son ministre Jan Kees De Jaeger, "aujourd'hui nous n'allons pas conclure d'accord définitif".

Un communiqué est attendu à la fin de la réunion.

De leur côté, les dirigeants européens vont tenter d'aller de l'avant en signant le nouveau pacte de discipline budgétaire censé éviter un dérapage incontrôlé des déficits à l'avenir, en imposant notamment des règles d'or de retour à l'équilibre budgétaire.

Ce traité doit être signé vendredi, au deuxième jour du sommet, par 25 pays sur les 27 faisant partie de l'Union européenne, la Grande-Bretagne et la République tchèque ayant décliné.

Mais l'annonce mardi d'un référendum risqué sur le sujet en Irlande inquiète. Elle n'est "pas de nature à stabiliser dans son ensemble la zone euro", comme l'a admis mercredi le patron de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.

Outre ce volet, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement vont chercher de nouvelles pistes pour la croissance --thème principal de ce sommet-- après une réunion en janvier qui n'avait donné lieu à aucune mesure concrète.

La nécessité est grande de trouver la parade face à la récession qui menace et au chômage qui explose à un niveau record depuis la création de la zone euro (10,7% en janvier).

Pour s'attaquer à ces problèmes, les dirigeants de la zone euro sont divisés. Douze pays regroupés autour des chefs de gouvernement britannique, David Cameron, et italien, Mario Monti, ont publié une profession de foi libérale, prônant un marché unique renforcé et des réformes du marché du travail.

Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a lui refusé de s'y associer en regrettant "l'absence de dimension sociale". Quant à l'Allemagne et la France, elles avaient déjà publié il y a plusieurs semaines une lettre séparée où il était beaucoup question de coordination des politiques fiscales.

En revanche, le renforcement du pare-feu de la zone euro --sujet essentiel pour les pays de l'Union monétaire-- ne devrait pas être sur la table, même si la chancelière Angela Merkel est prête à céder aux appels de ses partenaires, selon la presse allemande qui s'appuie sur des sources proches du gouvernement.

"Nous ne pourrons pas indéfiniment résister à la pression" exercée par les autres pays européens et le Fonds monétaire international (FMI), qui appellent avec insistance à mettre plus d'argent sur la table, affirme jeudi une source citée par le quotidien Süddeutsche Zeitung.

Prévu vendredi à la mi-journée, un sommet de la zone euro a été annulé sous la pression de l'Allemagne, qui ne se disait pas prête à discuter du renforcement du pare-feu de la zone euro, le MES.

Les dirigeants européens multiplient depuis les déclarations affirmant qu'une décision sera prise en mars et que le mois dure 31 jours, ouvrant la voie à une nouvelle réunion de la zone euro dans les semaines qui viennent.

Autre sujet à l'agenda du sommet: la Serbie devrait, sauf surprise, se voir accorder le statut de candidat.

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