Nouvelle déception pour la croissance américaine

Publié le 29/07/2016 à 10:04

Nouvelle déception pour la croissance américaine

Publié le 29/07/2016 à 10:04

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

L'économie américaine a montré de nouveaux signes de faiblesse avec une croissance décevante au deuxième trimestre, qui a pâti de l'effondrement des dépenses d'investissement malgré une consommation des ménages dynamique.

Entre mai et juin, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a crû de 1,2% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, selon les données publiées vendredi par le département du Commerce. 

Cette performance poussive, très inférieure à croissance moyenne enregistrée entre 2012 et 2015 (2,2%), a surpris les analystes qui se montraient bien plus optimistes et attendaient une hausse de 2,6%.

Elle intervient également en plein débat sur la santé de l'économie américaine entre le candidat républicain à l'élection présidentielle de novembre Donald Trump et son adversaire démocrate Hillary Clinton.

Point noir supplémentaire, le ministère a également révisé à la baisse ses chiffres au premier trimestre, à 0,8% contre 1,1% initialement annoncé, brossant le tableau d'une économie américaine tournant au ralenti.

Au deuxième trimestre, la première économie mondiale a pourtant pu compter sur son moteur traditionnel, la consommation des ménages, qui a connu une forte poussée (+4,2%) et une nette accélération par rapport aux +1,6% du premier trimestre.

Les Américains se sont notamment rués sur les biens de consommation dont les achats ont flambé de 6,8%, soit la plus forte hausse enregistrée depuis près de six ans. Et leur appétit pour les services a encore grossi par rapport au trimestre précédent (+3,0%). 

Autre bonne nouvelle, le commerce extérieur, qui pesait ces derniers mois sur la croissance américaine en raison du renchérissement du dollar, a apporté une contribution positive au deuxième trimestre.

Les exportations ont rebondi (+1,4% contre -0,7% au premier trimestre) tandis que les importations ont continué de se replier (-0,4%), indique le ministère.

Ces bons chiffres à l'international semblent montrer que l'incertitude créée par le vote britannique du 23 juin en faveur d'une sortie de l'Union européenne n'a pas encore gagné les côtes américaines.

Mercredi, la banque centrale américaine (Fed) s'était déjà montrée rassurante sur l'impact du Brexit en assurant que les risques économiques pesant à court terme sur les États-Unis avaient «diminué».

Investissement en berne

Mais ce dynamisme a toutefois été en partie contrarié par l'effondrement des dépenses d'investissement privé qui ont connu leur plus forte chute depuis sept ans (-9,7%).

Dans le détail, l'investissement des entreprises a continué de fléchir (-2,2%) pour le troisième trimestre consécutif tandis que celui des particuliers dans l'immobilier a fondu de 6,1%, après avoir bondi de 7,8% au cours des trois premiers mois de l'année.

L'État et les collectivités ont également contribué à freiner la croissance américaine, en réduisant leurs dépenses de 0,9% par rapport au premier trimestre, un recul sans précédent depuis deux ans. La chute a été particulièrement forte pour les États locaux et les collectivités, dont les dépenses ont chuté de 1,3% entre mai et juin.

Cette nouvelle contre-performance a donné du grain à moudre aux experts les plus pessimistes qui croient au scénario d'une contraction de l'activité américaine.

«Nous continuons à penser qu'une récession américaine va commencer à la fin 2016 et les chiffres du PIB d'aujourd'hui confortent nos attentes», a commenté ainsi Jason Schenker, de Prestige Economics.

Cette croissance poussive complique en tout cas l'équation pour la Fed. La Banque centrale avait brossé mercredi un tableau plutôt optimiste de l'économie américaine, augurant d'un possible relèvement des taux d'ici à la fin de l'année, mais elle va sans doute devoir réajuster ses calculs.

Après avoir augmenté ses taux en décembre dernier pour la première fois en près de dix ans, la Fed a, depuis, différé la normalisation de sa politique monétaire faute d'avoir obtenu les certitudes suffisantes sur la solidité de l'économie américaine.

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