L'économie de la Chine, c'est du chinois ?

Publié le 13/12/2010 à 11:29, mis à jour le 14/12/2010 à 16:04

L'économie de la Chine, c'est du chinois ?

Publié le 13/12/2010 à 11:29, mis à jour le 14/12/2010 à 16:04

Par Olivier Schmouker

Que veut dire Hu Jintao quand il parle d'économie «saine»? Photo : Bloomberg.

Les intentions du gouvernement chinois en matière d’économie paraissent nébuleuses pour plus d’un expert occidental. Pourquoi? Peut-être tout bonnement pour une question de langue…

En effet, il est ardu de traduire exactement le mandarin, avec toutes les nuances qu’il peut avoir, dans toutes les langues occidentales. Un même mot peut être compris différemment par un Américain, un Français et un Allemand, et chaque distorsion de sens peut amener des incompréhensions parfois lourdes de conséquences.

Ainsi, une importante réunion s’est tenue cette fin de semaine à Beijing, présidée par le chef de l'Etat et du Parti communiste, Hu Jintao. Ce dernier a alors réaffirmé sa volonté d'adopter une politique monétaire plus restrictive déjà décidée par le Bureau politique. Et il s’est engagé à assurer en 2011 une politique économique «saine, prudente et flexible», et par suite une croissance «stable et saine».

Mais voilà, que faut-il comprendre par ces adjectifs? Par exemple, que signifie au juste une croissance «stable et saine»? «Je pense qu'il est très difficile de voir précisément ce que signifient ces termes, spécialement une fois traduits», dit Patrick Chovanec, professeur d'économie à l'Université Tsinghua de Beijing.

«Le côté vague du discours officiel semble être une tentative de garder une marge de manoeuvre et d’éviter de trop s'avancer, dans un climat de grande incertitude», interprète-t-il, alors que Beijing est confronté à une accélération de l'inflation, qui a atteint en novembre 5,1% en glissement annuel.

Selon certains analystes occidentaux, une croissance «stable et saine» pourrait faire référence à un resserrement monétaire, à l'acceptation d'une croissance moins forte, ou encore à la réduction d'une dépendance trop forte vis-à-vis des exportations, par une augmentation de la demande intérieure.

«Peut-être que le mot "sain" veut dire qu'ils prêtent davantage attention à ce qui permet d’assurer la croissance de leur économie, la deuxième du monde», se hasarde, quant à lui, Brian Jackson, analyste de la Banque Royale du Canada, à Hong Kong.

En fait, le constat est simple : chacun y va de son interprétation, et personne n’a de certitude quant au sens exact des discours officiels chinois. «Ceux-ci sont toujours flous», considère Mark Williams, analyste de Capital Economics, à Londres, en soulignant que «ce genre de déclaration ambigue est caractéristique des autorités chinoises».

Avec AFP.

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