Les cotisations volontaires au RPC en valent-elles la peine?

Publié le 20/04/2015 à 09:50

Les cotisations volontaires au RPC en valent-elles la peine?

Publié le 20/04/2015 à 09:50

Vaut-il la peine de cotiser encore plus au Régime de pensions du Canada à 65 ans, âge auquel cessent les cotisations obligatoires? Cette option, offerte à ceux qui ont entre 65 et 70 ans, est ouverte aux membres du régime qui ont déjà commencé à collecter leurs prestations de retraite du RPC.

En échange de ces cotisations volontaires, les membres du régime se qualifient pour la soi-disant prestation après-retraite. Essentiellement conçue comme un complément du RPC, elle peut accroître votre prestation de retraite du RPC d'un montant allant jusqu'à 2,5 % par an, qui passe à 12,5 % de plus si vous cotisez chaque année entre les âges de 65 et 70 ans. (Si vous décidez de ne pas cotiser après l'âge de 65 ans, vous pouvez en aviser l'Agence du revenu du Canada dans votre déclaration d'impôt annuelle.)

Déterminer si vous devriez effectuer des cotisations volontaires n'est pas un exercice facile. Cela implique plus que d'inscrire tout simplement vos coûts et les comparer aux prestations. Il faut aussi considérer toute une série d'autres facteurs comme les sources de revenu, la santé personnelle et l'espérance de vie.

« Il n'y a pas de réponse bien tranchée quant à l'opportunité d'y participer parce qu'il y a tant de variables », dit Jonathan Rivard, conseiller à Edward Jones à Richmond Hill en Ontario. « Il faut savoir quelles seront vos cotisations, quand s'amortiront-elles et quelle est votre espérance de vie? »

M. Rivard dit qu'il est important de confier ces calculs à un conseiller financier. « La prestation après-retraite va avoir un impact sur les prestations dépendant du revenu, comme la Sécurité de la vieillesse. Il faut donc savoir si elle aura un impact sur les récupérations fiscales. »

Vous devrez également déterminer combien d'années il vous faudra pour atteindre le seuil de rentabilité. Asher Tward, vice-président de la planification successorale auprès de la société torontoise TriDelta Financial, dit qu'il faudrait que des employés vivent jusqu'à l'âge de 75 ans pour que leur cotisation supplémentaire au RPC devienne payante.

« Compte tenu de l'espérance de vie, ce n'est probablement pas une mauvaise chose à faire, mais cela repose pour beaucoup sur votre durée de vie à vous, dit M. Tward. Si vous êtes un homme et que vous vivez jusqu'à l'âge de 90 ans, la prestation après-retraite à elle seule vous rapportera environ 37 000 $. » Il ajoute que les femmes qui vivent jusqu'à l'âge de 95 ans toucheront environ 51 000 $ supplémentaires (en effectuant le paiement maximum au RPC).

C'est une toute autre histoire pour ceux qui sont établis à leur compte. Parce qu'il faut alors payer à la fois la part de l'employeur et celle de l'employé, le seuil de rentabilité s'élève à 81 ans et demi, dit M. Tward. Il pense que le RPC est un mauvais choix pour les gens à leur compte, surtout ceux qui sont dans les fourchettes d'impôts supérieures. « Cotiser au RPC jusqu'à l'âge de 70 ans n'est pas un investissement bien extraordinaire. Si vous décédez avant d'atteindre 81 ans, vous aurez investi à perte. »

Dans l'ensemble, dit M. Tward, il faut que vous preniez en compte votre propre santé, vos antécédents familiaux et vos possibilités de longévité. « Je considérerais presque cela à la manière d'un tarificateur d'assurance : pensez-vous que vous allez vivre longtemps? Êtes-vous un fumeur? Êtes-vous obèse? » M. Tward ajoute que l'espérance de vie médiane d'un homme de 65 ans de nos jours est de 83 ans. Pour une femme de 65 ans, elle est de 86 ans. « Si vous rentabilisez votre investissement à l'âge de 75 ans et vivez jusqu'à l'âge de 80 ans, vous aurez gagné environ 10,375 $. »

Pour mettre cela en contexte, M. Tward suggère d'examiner le taux de rendement requis pour qu'un employé investisse l'argent qui aurait normalement été placé dans des cotisations du RPC pendant cinq ans supplémentaires. Théoriquement, il faudrait que vous gagniez un rendement annuel de 12,2 % si vous arrivez jusqu'à l'âge de 83 ans et 13,3 % si vous atteignez les 86 ans. « Vu sous cet angle, ce n'est probablement pas un si mauvais investissement. » Toutefois, si vous travaillez à votre compte et que vous atteignez l'âge de 90 ans, le taux de rendement annuel ne sera que de 5,6 %.

Bien qu'il y ait sur Internet des outils comme la calculatrice du revenu-retraite de l'Agence du revenu du Canada, qui compare vos sources de revenu à vos objectifs personnels, M. Rivard croit que ces outils sont naturellement limités. « C'est un bon point de départ, mais qui ne vous donnera pas toutes les réponses. Chaque cas est différent.

« Lorsqu'il s'agit de pensions et de prestations de retraite, vous devriez consulter un conseiller et lui demander " est-ce quelque chose que je devrais faire, quel en sera l'impact, et y a-t-il d'autres options, comme investir moi-même ce montant ", dit M. Rivard. Je ne donnerais jamais de conseils sans connaitre le tableau d'ensemble. »

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